mercredi 7 avril 2010

Sahara Occidental : la France reniera-t-elle encore ses valeurs ?

Alors que le Sahara Occidental est la dernière colonie d’Afrique.

Alors que l’ONU discute le renouvellement du mandat de la Minurso au Sahara Occidental.

Alors que cette mission dont l’objet principal depuis près de 19 ans est l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour le peuple Sahraoui.

Alors qu’aucun pays au monde ne reconnaît la souveraineté du colonisateur marocain sur le Sahara occidental qu’il a envahi par la force en 1975, avec la Mauritanie (retirée en 1979).

Alors que la communauté internationale salue et récompense le courage pugnace des défenseurs des droits de l’homme qui sont quotidiennement violentés, torturés… par les autorités marocaines.

Alors que les autorités marocaines pratiquent le viol ou la menace de viol sur les hommes et femmes Sahraouis, pour détruire leur capacité de résistance par l’impact psychologique qui en résultera.

Alors que le Maroc use à chaque minute et officiellement d’un vocabulaire et comportement moyenâgeux, ou certains sont « traîtres », d’autres « rallient la mère patrie ».

Alors que le Maroc entrave les visites familiales, mesures de l’accord Onusien.

Alors que les Sahraouis en visite familiale subissent, sous les yeux de l’ONU, la pression de l’omniprésence des forces de sécurités marocaines.

Alors que des militants libres et fiers de leurs paroles subissent dans le même cadre, les manœuvres et propositions financières mirobolantes pour annoncer publiquement leur « marocanité ».

Alors que des colons Marocains, déguisés en Sahraouis, agressent les défenseurs des droits de l’homme et frappent les femmes.

Alors d’Aminatou Haidar a fait 32 jours de grève de la faim pour rentrer chez elle, et n’a retrouvé sa famille que grâce à la pression internationale et l’intervention directe, notamment de la France sur l’autorité coloniale du Maroc.

Alors qu’aujourd’hui 36 détenus Sahraouis, emprisonnés par les autorités marocaines pour leurs avis politiques sont en grève de la faim illimitée et revendiquent le respect de leurs droits élémentaires, à être jugés par exemple.

Le rapport du secrétaire général de l’ONU ne peut décemment ignorer ces faits gravissimes.

La France, amnésique de son histoire, va-t-elle une nouvelle fois renier ses valeurs, s’isoler sur le plan international, et soutenir le colonialisme comme en 2009, en empêchant que la mission de l’ONU intègre la surveillance des violations aux droits de l’homme au Sahara Occidental occupé et ainsi entraver le processus de paix ?

En désaccord avec les résolutions de l’ONU, la France se gargarise d’une formule qui promeut que colonisateur et colonisé, spolié et voleur, arrivent à une solution « acceptable » qui renie le droit imprescriptible à l’autodétermination d’un peuple !

APSO, le 7 avril 2010

Le mur du Sahara Occidental, poste de guet marocain