vendredi 29 octobre 2010

Et si nous suivions l’exemple des Sahraouis ?

Et si en France au lieu de défiler dans les rues, nous faisions comme les Sahraouis ?

Face au roi du Maroc, grand ami de Sarkozy, ils sont sortis par milliers des villes du Sahara Occidental occupé et se sont installés dans le désert pour protester contre la colonisation qui depuis 35 ans les spolie, les opprime et les méprise.

Et si nous plantions la tente dans la rue ? Sur les places publiques ? Sur et sous la tour Eiffel ? Partout ?

Possible que la police nous encerclerait, possible qu’elle empêcherait par la force que l’on nous apporte de l’eau du ravitaillement et des médicaments, peut être que des policiers nous infiltreraient, peut être que l’armée construirait des murs autour de nous, et que des hélicoptères nous survoleraient nuit et jour pour nous maintenir dans un inconfortable qui-vive ?

Peut-être que la France copierait le tortionnaire royal dont elle est l’alliée…
Mais ce qui s’est passé à Lyon ou ailleurs contre des jeunes manifestants, est-ce si loin de ça ?

Alors il ne manque que les tentes, qui marqueraient une innovation, en plus de notre rejet de ce gouvernement qui nous méprise aussi, nous et notre démocratie.

Et ces campements partout en France marqueraient aussi notre soutien solidaire aux Sahraouis, que par notre ignorance complice nous avons oublié depuis plus de 30 ans, et laissé aux mains hypocrites d’intérêts commerciaux, oubliant nos valeurs de solidarité et notre fier attachement aux droits de l’homme.

Espérons qu’il n’y aurait pas néanmoins, comme au Sahara Occidental, à déplorer la mort d’un enfant, assassiné par les militaires marocains, et scandaleusement enterré en cachette, sans sa famille…

APSO, 29 octobre 2010
           

lundi 25 octobre 2010

Assassinat d’un enfant sahraoui, le prix de la paix ?

Hier 24 octobre, la gendarmerie royale marocaine a ouvert le feu sur une voiture 4x4 Nissan pick up de civils sahraouis qui tentaient de rejoindre les campements des exilés sahraouis, à 25 km de El Aaiun pour apporter de l'eau et de la nourriture.

Elgarhi Nayem Foidal Mohamed Sueid, un enfant de 14 ans a été tué, 7 autres personnes sont blessées et ont été transportées à l'hôpital militaire de El Aaiun, et placées sous haute surveillance. Elgarhi Zubeir (frère de l'enfant mort), Alaoui Lagdaf, Alaoui Salek, Dawdi Ahmed, Mohamed Hamoudi Rueimi, Hmeidi Edaf, Hemdaiti Abay Ahmed Hammadi. Ils ont été blessés par balle.

Depuis 1975, le Sahara Occidental est occupé par la force par le Maroc qui en est le colonisateur, en pille les ressources naturelles et refuse d'appliquer le droit international des peuples colonisés à leur autodétermination. Depuis cette date, les sahraouis vivent réfugiés en exil dans les campements proches de Tindouf avec leur république, ou sous la discrimination ou les violences de l'occupation.

Depuis 1991, la mission de l'ONU, la MINURSO est sur place pour : surveiller le cessez-le-feu, vérifier la réduction des troupes marocaines sur le territoire, (…), veiller à la libération de tous les prisonniers et détenus politiques sahraouis, (…), exécuter le programme de retour des réfugiés (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés), (…), organiser un référendum libre et équitable et en proclamer les résultats.

Depuis 20 ans bientôt, cette mission de l'ONU, dépourvue du mandat de surveillance des droits de l'homme du fait des pressions de la France, et des pays détenteurs du droit de veto au conseil de sécurité, assiste tous les jours aux exactions faites sur les Sahraouis par les autorités marocaines.
Depuis début octobre 2010, pour protester, pour résister, pour se libérer de l'oppression, les sahraouis des villes occupées du Sahara Occidental sortent vers le désert pour s'installer sous la tente. Les premières tentatives en juillet avaient été brutalement réprimées par les autorités marocaines. Cette fois ce sont plus 4000 tentes qui sont maintenant plantées vers El Aaiun. Les effectifs militaires marocains sur place sont disproportionnés. Les forces sécuritaires royales dressent des barrages et donnent la chassent aux sahraouis qui veulent rejoindre les campements, interdisent les approvisionnements en eau et nourriture.

La première revendication des exilés volontaires était simple. Ils avaient dit aux autorités locales marocaines, Wali et Chioukh, qu’ils voulaient la moitié des toutes les ressources naturelles tirées de leur terres. « Nous voulons la moitié », « Celui qui prend une sardine nous en donne la moitié, pareil pour le phosphate, le sable, le sel… », « Nous sommes nés ici, nous sommes Sahraouis, et nous vivons comme des miséreux, alors que les Marocains qui viennent ont tous les avantages et le travail… »
La réponse dans la provocation militaire marocaine avait fait évoluer les revendications. Comment faire confiance à un gouvernement qui méprise le respect du droit national comme international, qui méprise la démocratie ? C’est donc la revendication primordiale pour leur autodétermination et leur indépendance qui est maintenant celle des Sahraouis exilés sur leurs propres terres.

Cette revendication est l’objet de la mission de l’ONU sur place, et que font les casques bleus ?
Ont-ils pu approcher des campements ? Sont-ils sortis de leur hôtel entouré de l’ostensible drapeau rouge marocain ? Que peuvent-ils faire sans le mandat clair de protection des civils sahraouis ?
Que va faire Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour la décolonisation du Sahara Occidental, et en visite au Maroc. Il avait en juin adressé au groupe des amis son constat de l’absence de réelles pressions faites sur le Maroc pour qu’il respecte la bonne foi nécessaire aux négociations.

Comment le Maroc, et la France parmi les 5 amis au Conseil de Sécurité, vont-ils assumer leur responsabilité de la mort de cet enfant ? Combien vont-ils en supporter avant d’assumer leurs responsabilités et cesser d'entraver les efforts d'une solution pacifique du conflit ?

APSO, 25 octobre 2010.

samedi 23 octobre 2010

Campements sahraouis de la résistance, pacifisme contre violence

Les campements de sahraouis exilés, de 20 à 30 tentes et installés en dehors des villes de Boujdour et Smara occupées ont été violemment dispersés par des interventions répétées de la gendarmerie marocaine.
Le campement d’une quarantaine de tentes installé prés du Port de El Aaiun résiste, mais les sahraouis sont empêchés de le rejoindre.

Les campements situés à 25 kilomètres de El Aaiun (territoires occupés du Sahara Occidental) sont organisés très efficacement par les jeunes sahraouis.
Selon un recensement fait le 19 octobre, 2200 tentes étaient plantées. Des familles et des jeunes arrivent tous les jours et toutes les nuits malgré les barrages de la gendarmerie. L’estimation aujourd’hui est de plus de 4000 tentes.

Les violentes attaques des forces de sécurités marocaines sont régulières contre les Sahraouis qui veulent accéder aux campements pour apporter l’eau les ravitaillements, ou conduire de nouveaux exilés. Les attaques à coup de pierre contre les voitures, des interpellations et enlèvements pour tabassages, les tirs à balles réelles, ont fait une quarantaine de blessés hier, dont des femmes des enfants et des vieillards.
Cela n’empêchent pas les sahraouis de recommencer dès qu’ils le peuvent par une autre piste, et parfois après s’être organisés en convoi. Voir les photos et les vidéos. http://apsophotos.blogspot.com  http://apsoinfo.blogspot.com/2010/10/les-exiles-sahraouis-sur-leurs-terres.html

Le comité d’organisation des camps, composés de jeunes sahraouis pour beaucoup diplômés chômeurs, comporte un groupe de protection qui veille sur les campements 24h sur 24, un groupe d’information et d’organisation des concertations, un groupe attaché à l’organisation de le distribution de l’eau.
Il manque sur place du personnel de santé. Il n’y a en effet pas de jeunes sahraouis médecins à El Aaiun.

Les démonstrations et provocations des forces marocaines, les camions de militaires, les barrières qui cernent les camps, hélicoptères, avions, engins de démolition en tout genre les violences démentent les propos du ministre marocains de l’information. Celui-ci a déclaré à propos des campements qu’ils étaient l'expression de revendications socio-économiques normales, et ajouté : "nous appuyons les revendications légitimes". http://www.map.ma/fr/sections/accueil/m._naciri___le_dress/view

Après une rencontre du comité d’organisation des campements avec les autorités marocaines, il ressort que les revendications des sahraouis qui ont ainsi choisi de s’exiler sur leur propre terre en dehors de leur ville occupée ne sont pas, ou plus, d’ordre socio-économiques. À l’exigence des autorités d’un recensement exact des campements et de l’identification précise des participants pouvant prétendre à un emploi ou autre avantage, les sahraouis exilés ont déclaré qu’ils revendiquaient l’application du droit international à l’autodétermination de leur peuple sur sa terre et ses ressources naturelles, et pas autre chose. Il serait bon en effet que le Maroc respecte ses engagements devant la communauté internationale et appuie les revendications sahraouies par la mise en place du referendum d’autodétermination comportant les choix rattachement ou indépendance.

La stratégie marocaine habituelle consistant à casser les mouvements de revendication par des promesses semble avoir fait long feu. D’autant qu’à bien les examiner, ces promesses d’emploi ou autres jamais tenues, coûtaient cher à la population sahraouie qui devaient fournir à chaque fois les photocopies de ses diplômes et identité dûment légalisées (contre paiement auprès des autorités marocaines…).

APSO, 23 octobre 2010.

lundi 18 octobre 2010

Campements de l'indépendance sahraouie, barricades marocaines

Les campements de familles sahraouies, partis notamment de El Aaiun occupée pour s’installer dans le désert à un vingtaine de kilomètres à l’Est continuent de grossir. http://apsophotos.blogspot.com/2010/10/campements-sahraouis-de-lindependance.html

Le 16 octobre, un comuniqué du ministère sahraoui de l’information évaluaient à plusieurs milliers de personnes le nombre des exilés, et rappellaient au Maroc ses obligations en matière du droit humanitaire international, relatif à la protection des populations civiles en temps de guerre.
Il lançait un appel à la Communauté internationale, notamment au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme pour mettre en application, sans délai, la quatrième Convention de Genève de 1949.

Actuellement, les marocains dressent un cordon des barrieres métalliques utilisées pour les barrages routiers pour cerner le campement et empécher la circulation. http://apsophotos.blogspot.com/2010/10/le-16-octobre-2010.html

C’est la nuit que les véhicules des services de santé, les camion citernes, ou les voitures sahraouies apportant le ravitaillement peuvent passer.
http://apsophotos.blogspot.com/2010/10/leau-campements-de-lindependance-sahara.html

S’il est difficile depuis la terre de faire un comptage précis du nombre de tente, et d’en évaluer ainsi les personnes exilées, les nombreux moyens aériens déployés par les autorités coloniales marocaines leur permettent d’avoir une estimation précise, dont ils ne font pourtant aucune publicité.

Les «campements de l’indépendance », de la résistance, phénomène nouveau dans la protestation pacifique sahraouie et très important dans son ampleur ne trouve pas d’écho dans la presse européenne.
Faudra-t’il à l’horreur du parcage, des barrières et des intimidations ajouter du tragique pour qu’enfin l’impunité marocaine cède, que le vernis craque et que l’information circule ?
Que soient dénoncées les méthodes barbares du colonisateur à l’heure où la communauté international dit attendre sa bonne foi dans les négociations de paix ?

APSO, 18 octobre 2010

Procés marocain sans les accusés sahraouis, violences déplacées

Le procés des 7 défenseurs sahraouis des droits de l'hommes, les 7 de Salé, prévu le 15 octobre 2010 a été reporté au 5 novembre.
Ils ont été arrétés le 8 octobre 2009 à leur retour d'une visite aux campements de réfugiés et 4 sont en liberté provisoire. Pour les 7, le maintien en prison ou la liberté conditionnelle, c'est sans jugement, et sans plus trop de charges non plus... puisque le tribunal militaire c’est déclaré incompétent des charges retenues depuis un an. Lire http://apsoinfo.blogspot.com/2010/09/le-tribunal-militaire-marocain-se-dit.html
Les trois toujours incarcérés à Salé n'ont pas été sortis de prison et n'étaient pas présent au tribunal pour leur jugement. Les 4 en liberté conditionnelle étaient présents, bien que n’ayant pas reçu de convocation.

Des avocats marocains présents dans la salle ont violement attaqué verbalement et physiquement les sahraouis et les observateurs internationaux.
Le rapport des observatrices françaises est la : http://apsoinfo.blogspot.com/2010/10/les-avocats-marocains-cognent-les.html
Elles soulignent le vide juridique et l’illégalité du traitement des 7 prévenus.

Suite à ce simulacre de jugement auquel ils n’ont pas été présentés, les 3 prisonniers de Salé annoncent qu'ils vont à nouveau faire grève de la faim mardi et mercredi, 19 et 20 octobre 2010, en geste de protestation, pour demander leur jugement ou relaxe immédiate. Leur déclaration est la : http://apsoinfo.blogspot.com/2010/10/nouvelle-greve-de-la-faim-sahraouie.html

Christopher Ross, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la question de la décolonisation du Sahara Occidental est en visite dans la région, Maroc, Algérie, Mauritanie, RASD, pour préparer la prochaine rencontre de négociation entre les Sahraouis et les marocains.
Il ne pourra pas plus contourner l’actualité de ce jugement où des avocats marocains se sont transformés en voyous haineux, que la réalité de ces barrières métalliques que le Maroc dresse pour cerner les campements de l’indépendance, signe de protestation de plusieurs milliers de sahraouis, exilés volontaires sur leur propre terre dans le désert loin de leur ville occupée. Pour voir les photos http://apsophotos.blogspot.com
Apso, le 18 octobre 2010

jeudi 14 octobre 2010

L'hélicoptère surveille les campements

Au Sahara Occidental occupé, les Sahraouis sortent des villes vers le désert, pour échapper aux discriminations, pressions et violences quotidiennes. Etant donné l'ampleur du mouvement et faute de pouvoir le disperser violemment comme lors les tentatives précédentes, les autorités coloniales marocaines surveillent les campements avec des moyens terrestres et aériens. Ici l'hélicoptère.

mercredi 13 octobre 2010

Rencontre de jeunes Sahraouis Allemands et Français au Sahara Occidental

Il reste encore quelques places pour ce séjour du 9 au 24 novembre 2010 dans les campements de réfugiés Sahraouis.


Le conflit du Sahara occidental est le dernier conflit colonial en Afrique.
Le territoire est occupé depuis plus de trente ans par le Maroc – 160000 Sahraouis vivent dans des campements de réfugiés au sud ouest de l'Algérie et attendent de pouvoir retourner dans leur pays.

Du 9 au 24 novembre 2010, nous organisons la première rencontre de jeunes Allemands, Français et Sahraouis dans le camp de réfugiés sahraouis de Aousserd.

Au programme, des activités en groupe et la découverte du quotidien des jeunes « réfugiés ». Comment vivre sa jeunesse dans des camps de réfugiés, et ce que les activités de la survie quotidienne laissent de place au sport, à l’expression artistique, aux études ou à la decouverte du monde…

Les participant(e)s organiseront par ailleurs une journée d'ateliers pour les jeunes, dans le but de soutenir la construction sur place d'un centre d'activités pour la jeunesse.

Un séjour de quatre jours est également prévu avec les familles vivant traditionnellement dans le desert du territoire libéré du Sahara Occidental.

Le sejour de rencontre est organisée par des jeunes.
Il est destiné à tous ceux, étudiants ou chomeurs de18 à 30 ans et de nationalité française qui souhaitent partager solidairement la vie des réfugiés, les cultures et connaissances réciproques.
Les conditions
La participation financière : 175 euros. Compter en plus le coûts du visa pour l’Algérie. Condition d’obtention du visa : validité du passeport 6 mois après la date de retour.

Merci de bien vouloir vous inscrire ou manifester votre intérêt très rapidement !
Voir le projet en allemand et en images :
www.projektgruppe-westsahara.org

Contact:
Tanja Brodtmann, Groupe de projet Sahara occidental à Berlin
begegnung@hdjk.de
Tel fix en allemagne : 00 49 30 65 01 51 45 ou 00 49 30 65 01 51 45
Pour d’autres renseignements en France : APSOlument@yahoo.fr

mardi 12 octobre 2010

Réfugiés dans leur propre pays



Un salut militant
Aujourd’hui nous sommes là dans des camps de réfugiés sur notre terre.
Le maroc nous a marginalisé, nous a affamé, il a tué nos enfants et nous souffrons de la faim.
Nos richesses partent sous nos yeux comme le sable, le phosphate et le poisson sans qu’on puisse rien faire.
Alors c’est pour çà que nous sommes venus ici.
On est venu là en tant que réfugiés sur notre propre terre.
C’est mieux pour nous de souffrir de la faim et de mourrir
Le maroc peut faire ce qu’il veut, nous tuer ou nous ressusciter
Nous on s’en fout.
Toute la patrie ou le martyre.


Vidéos EM
Apso le 12 octobre 2010

jeudi 7 octobre 2010

Au Sahara occupé, même le desert est interdit aux sahraouis


Le Sahara Occidental est en partie occupé par le Maroc de puis 1975. C'est la dernière colonie d'Afrique. En dépit de la quatrième convention de Genève, une forte proportion de la population sont des colons déplacés là par les autorités coloniales.
Les terres et matériaux sont données aux marocains comme incitations à se déplacer là, dans ce « paradis » sécuritaire. Ils reçoivent aussi des aides pour déménager et s'installer.
Une importante vague de plus de 120 000 d'entre eux étaient venus grossir en 1991 les effectifs du référendum annoncé et sont restés parqués pendant des décennies dans des campements de misère sur le route de Smara à l'entrée de El Aaiun. Ils ont depuis peu été déplacés vers le sud, ou logés dans des maisons, pour ne pas continuer à ternir l'image affichée par la propagande marocaine.

Les sahraouis restés dans leur propre pays ne peuvent bénéficier de leur terre, exploiter leurs ressources naturelles. Il n'ont pas accès au travail, mais peuvent bénéficier d'une petite aide de l'ordre de l'assistanat qui les rend dépendants du gouvernement colonial et de ses exigences.
Dans les villes artificiellement grossies du Sahara Occidental occupé, il est interdit à quiconque de posséder un potager ou un espace pour les animaux.
Pour se loger un sahraoui dans son pays doit acheter sa terre au colonisateur marocain, et il ne peut construire en dehors de plans et architectures qui lui sont imposés. Même la couleur des crépis est imposée, identique à celle de Marrakech.
Le blanc traditionnel des villes sahraouies est interdit. Les constructions datant de l'époque coloniale espagnole ont presque toutes été rasées, comme effacées.

À plusieurs reprises récemment, des jeunes et des familles sahaouis sont partis des villes pour aller s'installer dans le désert, organisés selon leurs traditions en groupements de tentes. Décisions de rejet ou de protestations, temporaires ou inscrites dans le temps, ces mouvements de la population sahraouie sont de toute façon étroitement surveillés et violemment empêchés par les autorités marocaines.
Ci-dessous trois récents épisodes de cela. Les premières fois, en juillet, dans l'enthousiasme de la décision, l'information avait circulé sans effort de confidentialité et les autorités coloniales avaient traqué et empêché toutes les tentatives suivantes en bloquant les routes.

Sur le fond, un dilemme persiste néanmoins pour les résistants : en territoire colonisé, partir c'est abandonner la ville aux colonisateurs, rester c'est être constamment surveillés discriminés et infiltrés. Partir dans le désert, c'est la possibilité de se regrouper et de jouir d'une forme de liberté de penser et d'expression, rester c'est assurer la résistance au quotidien, si mince soit elle.

Le 4 octobre 2010, 80 Sahraouis dont des femmes, enfants et jeunes sont partis s'installer à proximité de smara nord, sur le fleuve Saguia el Hamra.
ils sont partis après minuit pour ne pas être barrés par la police, et ont planté 14 tentes.
Ce sont jeunes chômeurs, techniciens et diplômés chômeurs sahraouis.

Leur volonté était de manifester pendant plusieurs jours pour dénoncer la situation qu'ils subissent.
Sur les slogans et pancartes, les chômeurs diplômes et les techniciens demandent le respect de leur droit au travail, les jeunes mariés demandent la possibilité d'avoir une maison.

120 agents de la police la gendarmerie, des forces axillaires, la DST (direction de la sécurité territoriale) et les RG (renseignements généraux) les ont encerclés avec 12 voitures et camions d'intervention rapide. Il n'y a eu ni pourparlers ni négociations, et les manifestants ont été dispersés par la force. Les tentes et la nourriture ont été confisqués.
Les manifestants sont toujours sur place, et disent ne pas vouloir rentrer à Smara tant que leurs revendication n'auront pas été satisfaites.

Le 3 octobre, un important groupe de sahraouis était parti à 25km au Sud est de El Aaiun pour planter la tente. Une quarantaine de tente avaient été installées selon l'association des familles de détenus et disparus sahraouis.

Les familles se sont exilées massivement dans le désert pour protester contre la politique de répression marocaine contre les civils sahraouis en lutte pacifique pour le droit à l'autodétermination et l'indépendance.
C'est aussi une protestation contre la politique de marginalisation et de destruction de leurs moyens de subsistance, du déni de leur droit à l'emploi, mais aussi contre les violences physiques contre les militants revendiquant pacifiquement pour le respect des droits de l'homme.
Les familles sahraouies revendiquent d'autre part de pouvoir profiter de la richesse de leurs terres.

Les différentes autorités sécuritaire de l'occupation marocaine, gendarmerie, police, forces auxiliaires, et groupement d'intervention rapide ont encerclé les tentes. Ils ont exigé d'inspecter toutes les voitures, et tenté d'empêcher le sit in des familles rejointes par les étudiants.

Le plus important pour les forces sécuritaires semblait être de convaincre les sahraouis de ne pas déployer les drapeau de la RASD. (République Arabe Sahraouie Démocratique)
Ils ont pour ce faire promis 35 emploi dans la promotion nationale.
Cette proposition a été rejetée par les sahraouis. Ils n'ont pas d'autres demandes envers d'état marocain que celle qu'il obéisse au droit international, cesse le pillage des ressources naturelles, et permette au peuple Sahraoui l'application de son droit à l'autodétermination et l'indépendance.

Les autorités marocaines ont obligé par la force les manifestants à retourner à El Aaiun occupé.
Ceux ci ont cédé à l'inquiétude provoquée par la brutalité des autorités d'occupation et la peur des enfants et des femmes.
De retour en ville le groupe a provoqué différents rassemblements dans plusieurs rues de la ville, criant son rejet de l'occupation. Les manifestations ont été violemment réprimées par la police marocaine et nombre d'entre eux ont été grièvement blessés.
Les membres du groupe ont affirmé qu'ils retourneraient dans le désert jusqu'au respect de leur revendications légitimes.

Au mois de juillet 2010 un important groupe de sahraouis avait tenté à plusieurs reprises de quitter la ville pour aller s'installer dans le désert.
Excédés par les discriminations et désabusés par l'impossibilité pour eux de trouver une place dans la ville et dans le tissu économique local, ils avaient décidé de partir vivre dans le désert, pour bénéficier au mois de la liberté de l'espace.
Ils avaient à chaque fois été empêchés ou rapatriés de force dans la ville par les autorités coloniales marocaines, qui avaient tenté de casser le mouvement en faisant des promesses d'assistances qui avaient été rejetées.

APSO, le 7 octobre 2010.
Sources : Soleil de liberté, Apso Sahara, UPES

samedi 2 octobre 2010

Prochaine négociation Sahraouis Maroc prévue pour la fin octobre

La reprise des négociations entre les représentants des Sahraouis et les responsables marocains, annoncée pour ce lundi 4 octobre n'aura pas lieu.

Cette rencontre organisée par Christopher Ross, envoyé spécial du secrétaire générale de l'ONU pour la question du Sahara Occidental, est destinée à faire avancer le processus de paix dans la question en suspend de la décolonisation de ce Territoire Non Autonome, selon l'appellation Onusienne.

Cet épisode du processus fait suite à de nombreux autres restées sans résultat du fait de la position marocaine non conforme aux engagements initiaux d'une négociation sans apriori.

Christopher Ross a alerté récemment le « groupe des amis » à l'ONU de la difficulté actuelle de sa mission en l'absence de positionnement plus clair et ferme de leurs part. Il pointait clairement l'inconstance et l'absence de sérieux de la position marocaine, irrespectueuse du cadre posé.

Selon des sources bien informées, la rencontre annoncée aura lieu après le 20 octobre.
Les parties seront informées par Christopher Ross du lieu et de la date. Il se pourrait que le lieu soit en Suède ou en Autriche.

Néanmoins, les Sahraouis et les individus, organisations et pays les soutenant sont raisonnablement pessimistes sur l'issue de cette prochaine rencontre.

Dans ce problème de décolonisation non résolu depuis l'invasion militaire et violente de 1975, la stratégie actuelle du colonisateur marocain et de son principal allié la paradoxale France maintient le statu quo pendant lequel le Maroc pille illégalement les ressources naturelles du Sahara Occidental et en retire d'énormes profits.


APSO, le 2 octobre 2010