mardi 30 novembre 2010

Nouvelles attaques marocaines sur les Sahraouis, étudiants et chômeurs, 29/11/10

Comme en confirmation des préoccupations exprimées par la résolution importante mais finalement frileuse du Parlement Européen sur le Sahara Occidental, (votée le 25 novembre), les colons marocains, jeunes et adultes, assistés des forces de sécurités marocaines ont violemment attaqué des étudiants et chromeurs sahraouis à El Aaiun , Smara, et Dakhla dans les territoires occupés du Sahara Occidental.
Les faits qui se sont déroulés ce 29 novembre sont fondamentalement très graves et très préoccupants. La population marocaine, à l’image du gouvernement, semble croire qu’une démonstration de force et de violence sur la population sahraouie est la preuve de leur propriété sur le territoire.
Le Parlement Européen, comme l’ONU ne peuvent plus continuer à mettre sur le même plan le colonisé et le colonisateur, quand à l’évidence l’idée d’une solution du conflit « mutuellement acceptable » renforce le sentiment d’impunité du gouvernement marocain, et le pousse à soutenir les colons dans des actes de guerre civile.

El Aauin
Au matin du lundi 29 novembre 2010, à El Aaiun, des étudiants marocains du lycée Mohamed V, (à proximité de l’Hôtel Parador) et leurs parents ont manifesté à l’intérieur de l’enceinte de l’établissement scolaire. Ils brandissaient le drapeau marocain, et étaient armés de bâtons et de couteaux.
Ils criaient tous des slogans hostiles aux Sahraouis, racistes.
Dans le même temps, des Marocains ont attaqué des étudiants sahraouis.
13 jeunes ont été blessés, dont : Saadani Aalia, Zaara El Hallaqi, Baba Ahmed Ndour, Mahmoud Dahi, Abbahi Breika
Les jeunes sahraouis les plus gravement touchés ont été emmenés par leur familles à l’hôpital civil de El Aaiun.

Le même scénario s’est déroulé dans le collège Tenmia (le développement). Manifestation, drapeaux et bâtons, attaque des élèves sahraouis.
Le jeune Abdalahi Fueiras a été blessé à la tête, et conduit à l'hôpital

Selon des témoins, les policiers marocains présents sur les lieux ont regardé les attaques des colons sur les Sahraouis sans intervenir.

Smara
Lundi matin, des Marocains dont les étudiants de l’établissement scolaire secondaire Moulay Rachid, ont décidé de manifester en faveur du roi du Maroc, et du maintien de la colonisation du Sahara Occidental.
Divers corps des forces de sécurité marocaines accompagnaient la manifestation.
Les étudiants Sahraouis qui ne sont pas partis défiler étaient restés au lycée.
Sous les yeux de la police qui n’est pas intervenue, des jeunes marocains ont attaqué les jeunes filles sahraouies avec des bâtons et des couteaux, et en les insultant, puis ont attaqué la salle de classe dans laquelle les jeunes sahraouis ont essayé de se protéger et de se barricader.

Dans la violence de l’assaut, les vitres des salles de classes ont été cassées, les grilles de protection arrachées, et de nombreux étudiants sahraouis blessés.
Les parents de ces étudiants venus chercher leurs enfants pour les conduire à l’hôpital ont eux aussi été attaqués par les colons et la police marocaine.

Les 5 adultes blessés sont:
Fatma Al Adli, Conseillère municipale de la ville de Smara, Daoud Limam. père d’un étudiant, Mnaisir Abeidi. père d’un étudiant, Louara Najem Elkabech mère d’un étudiant, Abdelahi Chichaoui. Professeur dans l’établissement

Les 36 élèves blessés sont :
Lamaadal Saleh, Lafdil Ali, Hnini Yahdih, Mariem Zaouati, Atfarah Zabat, Siba Oulaya, Rabab Hamoudi, Doueya Laayel, Jadaya Yenhaoui, Ahmed El Ouaban, Halima Sidi Mohamed Boubakr, Labuehi Embarka, Suelika Brahim Hmaim, Barikalaa Nadif, Saiba Lahbib, Warda Mankour, Aicha Boualam, Aoubba Aicha, Ahmed Ailaa, Dlaimi Bouzaina, Yahia Graibis, Hnini Ahmed, Alhouria Ahmoudi, Babouzaid Elmehdi, Ahmed El Idrisi, Souelhi Lamaadal, Ahmed Basiri, Hamoudi Erguaibi, Aomar Boukanin, Labuehi Hamza, Hamza Bardali, Moustafa Zaigam, Lamira Albalek, Zahra Kazaz, Ali Lafdil, Mohamed Dada

Dakhla
Ce même lundi matin, un sit-in pacifique réunissait des Sahraouis diplômés-chômeurs, et chômeurs devant le bâtiment du gouvernement provincial.
Ils réclamaient le droit au travail et l’amélioration des conditions sociales des Sahraouis sur la base de leur droits à décision et bénéfice sur les ressources naturelles du territoire.

Les forces de sécurités, sous les ordres de Harith Harbi, ont violemment dispersé le groupe, à coup de matraques et de pieds, blessant onze personnes, qui sont : Mohamed Almoun Abdelahi, Mourad Embarek, Almadah Elaïdique, Said Mouissa, Nanah Chouna, Boukhari Abdellahi, Zraiwil Bachri, Mayara Ali, Salami Mayara, Cheikh Alali, Cheikh Hammie.

APSO, 30 novembre 2010.
Sources Apso Sahara, traductions Apso
Photo Trabna Smara, http://trabna.com/ السلطات المغربية تسلح ميلشيات من المستوطنين المغاربة للهجوم على التلاميذ الصحراويين

mardi 23 novembre 2010

Pour le royaume, les Sahraouis ne seront jamais marocains


Les campements de Gdem Izik, de leur implantation à leur destruction ont démontré une double logique et leurs incompatibilités.
Le Maroc et son système vertical était aux prises avec un système horizontal sahraoui qui mettait en défaut la violence totalitaire.

Le Corcas, imposé par dahir royal, ou les Chioukhs, maintien artificiel du système tribal comme référence, ces vieux notables interlocuteurs officiellement admis, ne servent que le décorum de la représentation que tente de donner le Maroc aux faux crédules internationaux.
Quand il a fallu prendre des décisions, le gouvernement marocain a fait pression, menacé les membres du Corcas, les Chioukhs, qui eux ont buté sur les discussions, les votes et prises de décisions collectives des sahraouis organisés dans le campements.
Les coordinateurs des campements de Gdem Izik avaient de même écouté poliment les promesses et menaces du ministre marocain et autres officiels, puis les avaient rapportés aux campements pour en discuter avec tous. Les photos des réunions montrent les mains levées des prises de décisions collectives.

Après avoir échoué dans sa tentative de dominer les Sahraouis, de « prendre leur cœur », le royaume du Maroc en dérive tente de résoudre le problème en provoquant une guerre des peuples, armant les colons marocains contre les Sahraouis.
Les combats du 8 novembre ont montré cette dissymétrie d’objectifs et d’idéologies. Les colons marocains ont attaqué les biens privés des Sahraouis, quand ceux-ci attaquaient les symboles de la monarchie et de l’occupation.

Les Sahraouis en territoires occupés ont fait chacun leurs choix. Certains sont persuadés du bon droit de leur revendication à l’autodétermination et de son caractère incontournable, d’autres sont sympathisants du gouvernement comme les Chioukhs, d’autres sont traîtres, engagés dans la police marocaine au point de pouvoir torturer les leurs, d’autres sont des ralliés.
D’autres encore n’ont eu d’autre choix que de s’exiler ou se cacher pour pouvoir échapper aux violences policières.
Les ralliés, dont le Maroc annonce régulièrement des nombres grandissant, sont sensés être des Sahraouis venant des campements de réfugiés et ayant renoncé à leur identité pour bénéficier d’une allocation minimale de survie, prix de leur allégeance. Parmi ceux, beaucoup de Mauritaniens très pauvres sont devenus Sahraouis par appât du gain.

Quand les Sahraouis sortaient des villes pour installer les campements, le 8 octobre, des ralliés manifestaient pour l’amélioration de leurs conditions. L’attaque par la police marocaine en avait laissés de nombreux blessés. Le 30 juin déjà le système s’effritait, et les ralliés revendiquaient que soient tenues les promesses du gouvernement, le prix que tous touchaient, mais qu’alors il n’était plus question de respecter. « Ils réclament pour chacun, une maison, la gratuité de l’eau et l’électricité à vie, un salaire de fonctionnaire et exigent des provisions et des produits alimentaires tous les quinze jours» rapportait la presse marocaine. Voir sur
Apso info
Un Sahraoui utile est celui qui accepte les manipulations, « mû par de bonnes intentions » selon le Corcas.

En vérité pour le Maroc, quand les masques tombent, tous les Sahraouis sont Sahraouis, quels que soient leurs uniformes, leur grade ou rôle ! On a pu lire que la maison du président du Corcas avait été attaquée par les colons marocains. Ralliés, sympathisants sahraouis ont été frappés, torturés, sont emprisonnés. Certains ralliés loin de leur familles ont disparu et l’on apprendra probablement que certains sont morts.

Les faits sont là. Un Sahraoui le restera toujours au regard du gouvernement marocain, être discriminé, proie du racisme ou de l’instrumentalisation. Devant l’évidence, certains Sahraouis qui soutenaient les thèses marocaines sur le Sahara, se sentent trahis. Ils ont vu et contredisent la version marocaine de l’attaque des campements et des sahraouis dans El Aaiun, comme le fait la Sahraouie député marocaine Gejmouna Ebbi.
Voir vidéo traduite ici.
Pour elle, depuis début octobre, puis après les violences marocaines à El Aaiun du 8 novembre, tous les sahraouis sont devenus suspects aux yeux du gouvernement marocain. Et l’acception « suspect » au Maroc est très proche de « coupable à torturer » ou pire.

Alors devant l’impasse du système Corcas, du système Chioukh, les Marocains mettent en scène pour la délégation américaine présente sur place une réunion (dimanche) au palais des congrès d’El Aaiun tentant encore une fois d’opposer vieux et jeunes Sahraouis, pour parler des problèmes rencontrés par la population sahraouie, comme si de rien n’était.

Et pourtant, une grande proportion de sahraouis étant soit cachés, soit disparus, soit emprisonnés la bouffonnerie tragi/comique va manquer de protagonistes…

Le Maroc va assurément devoir utiliser le roi comme deus ex machina et inventer une grâce de ce dernier pour dégorger les prisons de tous les Sahraouis qui viennent d’y être incarcérés sans jugements. Il faut encore une fois tenter de redonner de la crédibilité à la farce de la démocratie, ne serait-ce que pour la première dupe démagogique, la France.

Il est probable cependant que le divorce soit consommé entre tous les Sahraouis et le gouvernement marocain. Ils doivent être rares ceux qui croient encore à la bienveillance d’une autonomie des Sahraouis, du Sahara Occidental, sous le régime marocain.

Apso, 22 novembre 2010
d'autres photos : apsophotos

Note :
CORCAS : Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes
Chioukh : chef d’une tribu sahraouie. Fonction utilisée par les marocains, obsolète dans l’organisation des sahraouis se reconnaissant dans la RASD. (République Arabe Sahraouie Démocratique)

mercredi 17 novembre 2010

Du carnage du Sahara, l’ONU n’aura pas sa version propre

Une fois de plus la France s'est opposée à éclaircir une situation dans laquelle le peuple d'un Territoire Non Autonome - une colonie - est en détresse et grande souffrance.

La France, après l'attaque par les autorités marocaines du campement de tentes de Gdem izik, après les combats de rues dans El Aaiun, Smara et Dakhla au Sahara Occidental occupé, s'est opposée à l'envoi d'urgence d'une mission d'enquête de l'ONU pour établir les faits dramatiques de la semaine dernière et le bilan en pertes humaines.

Pourtant le Maroc, crie sur tous les toits que les Sahraouis, au lieu de se laisser massacrer en silence sans rien dire comme se doivent des civils face à l'armée, se sont défendus et ont tué des militaires. La France refuse donc aussi qu'une mission d'enquête indépendante soit envoyée pour faire la lumière sur la mort de recrues de l'armée de son grand ami le Maroc.

Probablement est-ce que la France sait que pour dix militaires morts quand ils ont attaqué les civils, la proportion de civils morts et son cortège d'ignominie, est exponentiellement écrasante.

Le Maroc donne ses chiffres, les prouve sûrement, et le Maroc détient les corps des Sahraouis morts pendant l'attaque et sous la torture les jours suivants, mais ne reconnaît que ceux qu'il ne peut nier.

La France se déshonore encore une fois pour masquer la culpabilité du Maroc et l'ampleur des faits et de l’ignorance internationale, y compris du département des opérations de maintien de la paix de l’ONU, le France préfère le hiatus.

Après avoir entendu que la Minurso avait été interdite par les Marocains de constater ce qui se passait sur place, la France, membre permanent du conseil de sécurité, a menacé d'user de son droit de veto pour empêcher que soit établie une vérité Onusienne.
Les membres du conseil de sécurité permanents et non permanents - Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Turquie, Japon, Ouganda, Autriche, Bosnie-Herzégovine, Brésil, Gabon, Liban, Nigéria - n’ont pas suivi la proposition du Mexique et l’enquête n’aura pas lieu. Le communiqué de presse de la résolution réaliste proposée par l’Ouganda ne sera pas envoyé. Il ne reste que les paroles de condamnation de la situation. Aucun acte.

Si ce n'est pas là une façon peu courageuse d'adopter la même position, avec une répartition des rôles bien orchestrée - la France méchante et les autres qui cèdent-, alors il faut laisser la France aller jusqu'à user de son veto.

Il ne doit pas y avoir de solidarité dans l'abjection. Que la France pose son veto, et déclare sa guerre aux Sahraouis, sans autres complices que le Maroc.

Les autres états membres sont dans le juste et le courage.

Mais maintenant devant l’impasse et l’urgence, l'Assemblée Générale des Nations Unies doit avoir quelque chose à dire sur ce qu’il advient des populations autochtones au Sahara Occidental du fait de l'occupation et de la violence Marocaine.

APSO, 17 novembre 2010
Photo EM, source Innercitypress, UN

jeudi 11 novembre 2010

Des banques françaises en accusation au Sahara Occidental

Début octobre, les sahraouis sont sortis des villes de leur pays occupés, où ils sont surveillés, discriminés, torturés ou emprisonnés abusivement, pour s'installer dans des campements de tentes dans le désert, et cela malgré les violences marocaines qui ont tenté de l'empêcher.

Les sahraouis excédés, protestaient contre les éternelles promesses jamais tenues du gouvernement marocain, de l'amélioration de leur situation.
Les réflexions menées avec l'esprit libéré de l'oppression, sous le tissu de la tente, le soleil, les étoiles, et malgré les ballets hostiles et incessant des hélicoptères de la surveillance marocaine, ont abouti logiquement à considérer la cause originelle du problème et les raisons de sa persistance.
Le Sahara Occidental est la dernière colonie d'Afrique, et son colonisateur ne respecte pas ses engagements devant la communauté internationale. La décolonisation non aboutie est la cause primordiale de toutes les exactions commises sur les sahraouis, peuple en trop sur son territoire. Les entreprises qui commercent avec le Maroc soutiennent directement la violence, le maintien dans le territoire des milliers de policiers, militaires, forces auxiliaires et mouchards, et l’importation massive de colons.

Après savoir tenté de les assoiffer et affamer, les autorités marocaines ont ordonné la destruction des campements, et les ont attaqués violemment le 8 novembre. Ils ont attaqué des civils, femmes, et enfants. Ils ont bloqué et attaqué leurs familles qui tentaient de les rejoindre pour leur venir en aide. Ils ont tué, arrêté, torturé...

Dans les émeutes et les combats qui ont suivi, les Sahraouis ont tenté de repousser les forces répressives et attaqué les symboles du gouvernement, de son pillage des ressources naturelles du territoire et ses complices. Et notamment les banques. Certaines ont été dévastées, d'autres incendiées comme la banque populaire.

D'autres banques à sonorités bien françaises sont installées à El Aaiun, pour une ou plusieurs agences.
Sur leurs sites, la banque populaire, la société générale, le crédit agricole développent chacune les conceptions honorables de leur éthique, de leur responsabilité sociale d’entreprise, et assurent leurs clients de leur grande propreté. Ces banques sont pourtant installées dans un territoire occupé, et ont par conséquent des accords avec un occupant, et soutiennent ainsi la situation de guerre...

En s'attaquant aux banques présentes dans ce Territoire Non Autonome, les Sahraouis en attente de la mise en place du légitime référendum qui est leur droit les accusent directement d'être complices de leurs souffrances, et de la souffrance du peuple sahraoui, qu'il soit exilé ou réfugié.
Ils sont légitimement en droit de demander des comptes aux organismes financiers Français, et nous aussi, ces banques à qui nous confions notre argent, et dont nous ne voulons pas qu’il serve à financer la mort et la destruction.

APSO, le 11 novembre 2010

mercredi 10 novembre 2010

L'oued Saguia el Hamra, Rivière rouge de sang

Il n’existe pas de métaphore pour le régime démocratique marocain admiré par M Kouchner, suite aux violentes répressions des manifestations pacifiques sahraouies par les autorités marocaines et la destruction d'un camp de protestation pacifique de 7000 tentes.

Il n'existe pas de métaphore.
Réduire au silence les sahraouis veut dire les enlever, les torturer, les humilier.
Réduire au silence les Sahraouis, hommes femmes enfants, veut dire les tuer.

Les paroles de M Kouchner le rendent complice des assassinats de femmes et d'enfants sahraouis de ces derniers jours.
La démocratie marocaine assassine à huit clos, les journalistes et les observateurs sont interdits d'entrer au Sahara Occidental occupé.

La cruauté, la violence déchaînée et bestiale des autorités marocaines sur les sahraouis c'était hier et avant hier, et ça continue.
Des Sahraouis sont morts, morts violentes, coups et balles : 11 annoncés par le ministère de l'information de la République Sahraouie, puis 8 corps découverts prés de la rivière Saguia el Hamra et dans la ville. 18 corps de femmes. 25 corps découverts dans un trou prés des campements détruits...
Et 723 sont blessés, 163 arrêtés et 159 portés disparus.

La France hypocrite dénonce la violence et salue ce progrès démocratique.
La France hypocrite interdit à l'ONU de surveiller les atteintes aux droits de l'homme au Sahara occupé et de protéger les civils, violentés depuis 35 ans.
La France hypocrite valide les transferts des fonds par millions d'euros de l'Europe au Maroc, pour son bon voisinage, son accord de pêche, son statut avancé...
La France hypocrite attend que le colonisé se mette d'accord avec son agresseur.
La France hypocrite et médiocre soutient une solution politique d"autonomie" du peuple, solution impossible au regard du droit international, et qui veut dire abandonner ainsi le peuple Sahraoui à l'extermination programmée par son colonisateur.

La France fière doit agir en urgence pour assurer la protection du peuple Sahraoui et son indépendance sur sa terre.

APSO, 10 novembre 2010

La destruction du camps

mardi 9 novembre 2010

El Aaiun cherche ses morts et continue à prendre des coups

À El Aaiun au Sahara Occidental occupé, le bilan provisoire donné par le ministère sahraoui de l’information est de 11 morts, 723 blessés et 159 disparus.

Après les spectaculaires déploiements de force et de violence de la journée d’hier 8 novembre, les forces coloniales marocaines pratiquent actuellement une autre forme de violence et de répression.

Hier, les campements de la résistance où se trouvaient essentiellement des femmes enfants et vieillards ont été attaqués et détruits. Dans El Aaiun, les sahraouis qui voulaient aller secourir leurs familles ont été arrêtés et violement attaqués quand ils ont commencé à protester. Les combats inégaux entre civils sahraouis et militaires marocains lourdement armés ont duré jusqu’au soir.
Quand les sahraouis s’en sont pris aux symboles du colonisateur, drapeaux, pompiers, banque, télévision, radio, locaux administratifs, les colons marocains, appuyés par l’armée et le police ont attaqué et détruit les biens personnels des Sahraouis, maisons autos...

Aujourd’hui dans les quartiers Colomina Nueva, Zemla, et dans d’autres quartiers, des policiers marocains cagoulés et fortement armés pénètrent dans les maisons sahraouies, une par une, et enlèvent les jeunes hommes, sans préciser à la famille vers où ils sont conduits ni la raison pour laquelle ils sont enlevés. Les policiers marocains laissent certaines maisons en feu comme celle de Slaima Gachbar.

La ville est bloquée et les déplacements sont interdits. En dehors de cette atteinte à la liberté de mouvement, quand tout le monde pleure les morts, cherche les siens et soigne ses blessures, l’impossibilité d’accéder aux pharmacies est un gros problème.
C’est un problème aussi pour les familles sahraouies qui ont trouvé des bébés dans les restes détruits des campements de la résistance après l’intervention violente de l’armée marocaine, et qui ne peuvent aller acheter du lait et des biberons.

Ce matin, les cadavres de 4 Sahraouis ont été trouvés dans la rivière Saguia El Hamra. 2 ont été tués par balle, l’autre écrasé par une voiture. Le 4ème est le corps d’un enfant de 7 ans.

Dans la ville où fument encore les carcasses des voitures des familles sahraouies, détruites et incendiées par les colons marocains, où chacun redoute de nouvelles violences et l’indifférence du monde entier, la victime devient le coupable, et le gouvernement marocain continue ses actes de guerre en tout impunité.

A Dakhla occupée aussi
A Dakhla, hier et aujourd’hui, dans les quartier Ksaikisat et Oum Tounsi les sahraouis armés des drapeaux de la République Sahraouie ont manifesté pacifiquement leur soutien et leur protestation après la destruction du campement de Gdeym Izik. La répression marocaine a été démesurément violente. Les policiers en civils sont entrés de forces dans les maisons sahraouies pour interdire toute circulation.
La ville est actuellement encore quadrillée par les forces sécuritaires marocaines, toute circulation est interdite et les commerces sont fermés.
Les Sahraouis suivant ont été torturés : Baddi Bouailla, Beirouk Bouailla, Ahmed Brahim Khalil, Nafai Bouailla, Bachir Amaifi, Lahsen Mazighi, Fadel Zain, Ahmed Beilouih, Ahmed Lamsima.
Les militants de l’association sahraouie contre la torture section Dakhla, sont constamment suivis, insultés, harcelés et menacés : Meska Ahmed zain, Atik Arai, Mohamed Yahdih Hbette, Ahmed Makki.

APSO, 9 novembre 2010
Sources : APSO Sahara

lundi 8 novembre 2010

El Aaiun occupée est en feu au Sahara Occidental

La situation à El Aaiun au Sahara Occidental occupé est actuellement très grave, et ressemble à une guerre civile.

Les « campements de l’indépendance »
Les campements sahraouis de la protestation ont été violement attaqués par les forces militaires marocaines, attaque déclenchée à 5h45 ce matin. Alors que les gens dormaient.
Les régiments militaires étaient appuyés par les canons à eaux, des jets de bombes lacrymogènes, les hélicoptères. Les communications téléphoniques semblent coupées. Il est impossible d’avoir d’information sur les affrontements qui s’y déroulent entre l’armée marocaine et les manifestants pacifiques qui tentaient de protéger les femmes et enfants et d’empêcher la destruction des leurs tentes. Photo Vidéo : http://apsoinfo.blogspot.com/2010/11/les-campements-detruits.html

Dans El Aaiun
Dans la ville d’El Aaiun, les sahraouis qui ont essayé de rejoindre les campements pour aider leurs familles, manifestent depuis hier en protestation contre les provocations militaires marocaine, et la violence et le blocus imposé à la ville.

Les autorités marocaines ont opposé la violence à ses manifestations et il y a depuis ce matin des combats entre les militaires marocains et les civils sahraouis dans le quartier de Laachicha, à Raha, Matala et avenue Smara. Ces quartiers/arrondissements sont les accès vers les campements qui sont toujours bloqués. Les drapeaux de la RASD sont visibles partout.

Vers l’aéroport, des militaires et policiers marocains sont entrés dans les maisons sahraouies et ont tout détruit. Des véhicules ont été incendiés dans les rues.

Des femmes ont disparu. La violence policière marocaine est effective sur les hommes femmes et enfants. Il y a de très nombreux blessés sahraouis. Ceux qui cherchent les membres de leurs familles craignent qu’il y ait des morts.
D’autres sources affirment qu’il faut déplorer la mort de 80 soldats marocains et 4 sahraouis. Certains noms et photos circulent sans que cela ait été confirmé. (Il est plus probable que ce soit 80 soldats blessés)

De nombreuses fumées d’incendies sont visibles à Elaiun. Des banques, la poste, l’office des ressources naturelles et l'académie d'éducation auraient été brûlés.

Dans les combats, les sahraouis ont pris 4 Toyota militaires, et de nombreux équipements et armes. Selon certains, les combats auraient permis la libération de la moitié de El Aaiun.
Les civils marocains armés de couteaux et les militaires marocains attaquent actuellement le quartier sahraoui de Maatala.

La confusion est grande et chaque instant les informations arrivent de nouveaux affrontements ou de nouvelles violences.
http://apsoinfo.blogspot.com/2010/11/la-resistance-soppose-violemment-la.html
http://apsoinfo.blogspot.com/2010/11/el-aaiun-sahara-occidental-81110-images.html
Photos : http://apsophotos.blogspot.com/2010/11/el-aaiun-en-feu-81110.html

Manifestations à Smara
Les sahraouis de la ville occupée de Smara manifestent actuellement avec les drapeaux sahraouis, en solidarité avec Elaiun et pour protester contre l’attaque menée contre les campements.

APSO, le 8 novembre 2010.
Sources : intifadademay, APSO Sahara

dimanche 7 novembre 2010

Sahara Occidental, après les promesses, les violences marocaines

Comme cela était à craindre, et moins de 24 heures après le discours du roi du Maroc, les autorités marocaines ont annoncé une grande intervention militaire contre les milliers de personnes déplacées dans le camp sahraoui, de Gdeym Izik.

Dans la ville de El-Aaiun occupée, suite aux nouvelles provenant des Camps, de l’encerclement, et la multiplication de la présence militaire, des manifestations ont éclaté dans plusieurs quartiers de la villes. Les revendications étaient politiques. Dans le quartier de l'aéroport, quartier de Ma'atala les forces d'occupation sont intervenues violement, blessant de nombreuses personnes.

Cette répression des forces policières et militaires marocaines n'a pas empêché plus de mille citoyens sahraouis d’organiser un convoi de plus de trois cents véhicules qui visait à briser le blocus imposé aux campements.
Les forces d'occupation qui étaient présentes en abondance au premier point de contrôle à l'est de la ville sont intervenues par la force, utilisant des gaz lacrymogènes, des balles réelles et des canons à eau.

Ce matin, un important contingent de la police et des forces auxiliaires s’est déployé dans la ville. Ils portent des protecteurs de plomb et certains d'entre eux sont armés de fusils.

Dans l’après-midi, trois patrouilles de la police marocaine ont pris d'assaut la maison de militant des droits de l'homme Hassana Duihi et ont attaqué son épouse Mina Aba'ali aui qui a été blessée à la main.

Les autorités marocaines ont coupé toutes les communications, et pas seulement en direction du campement, mais aussi dans la ville de El-Aaiun occupée pour tenter de l’isoler du monde extérieur, comme si les troupes constamment présentes dans la ville n’étaient pas suffisantes pour établir le contrôle par le colonisateur de la ville de El-Aaiun .

La route menant à la ville du côté nord est embouteillée de véhicules.

Une cinquantaine de camions équipés de canons à eau, que l’on dit avoir été offert par le gouvernement français est arrivée dernièrement à El Aaiun.

A environ 20h30 une force composée de dizaines d’agent de la sécurité en uniforme et civils se sont introduits de force dans la maison du militant des droits de l'homme Mohamed Salmani ( Naser) et enlevé Mr Ennama Asfari après l’avoir battu et lui avoir fait une injection d’un produit inconnu.

Les affrontements et les manifestations se poursuivent dans les rues Askekemp de Ras Al khaimah, Tan-Tan, Boukraa l'aéroport de Pudong, Texas, le long de la rue Smara, en particulier dans la jonction avec Tan Tan et rue Aldoirat, rue de l’espérance. Dans chaque lieu les affrontements ont été violents entre les citoyens Sahraouis et les forces d'occupation.

D'autre part, les autorités coloniales ont empéché des délégations étrangères d'entrer dans la ville occupée de El Aaiun, et notamment des membres du Parlement européen, Willy Meyer, qui était accompagné par trois journalistes Espagnols.
Ils n’ont pas pu débarquer de l'avion qui les avait amené à El Aaiun.
Des femmes soldats marocaines et des dizaines de colons habillés des habits traditionnels sahrouis brandissaient des drapeaux marocains devant l’aéroport.
Les autorités d'occupation marocaine ont d’autre part interdit à des journalistes Italiens d’entrer dans la ville sans donner de justification à l'interdiction. Paulo Thomasson, David Lombardi et Stefania Ceptsate.

Le citoyen sahraoui Toubali Abdallahi, membre du Comité de coordination du Camp de l’indépendance a été violement frappé par les militaires marocains et se trouve à l'hôpital militaire.

7 novembre 2010, Emsoo.
Traduction et ajouts APSO
Sources emsoo, apso Sahara, intifadademay


Ajouts :
Aux forces militaires sur places, s’ajoutent 8 bus et 25 Toyota récemment arrivés à El Aaiun.
Les 2 RIM et 6 RIM sont arrivés à El Aaiun et se cachent vers Lemsiad

Les manifestations ont lieu dans les quartiers Maatala, Raha et Laoda où les drapeaux de la Rasd sont bien visibles

Les colons marocains qui ont agressé les manifestants sahraouis étaient soutenus par les policiers.

Les sahraouis de l'Inaach, Maatala et avenue de Smara se sont réunis en une caravane qui se dirige vers les campements de gdaym izik

Les sahraouis ont lancé des cocktails Molotov.

Non confirmé
Les sahraouis ont mis le feu à la Wafabank de l'avenue de Smara

jeudi 4 novembre 2010

Campements sahraouis et gestion de crise façon Maroc : promesse de violence

La gestion de la « crise » provoquée par la sortie de la ville de El Aaiun de milliers de Sahraouis vers les campements de la protestation entraine des manœuvres désordonnées des autorités marocaines. Certaines paroles et des actes sont très inquiétants dans la préméditation de violence qu’ils semblent indiquer.

Mercredi 3 novembre 2010 au matin, Khalihanha ould Rachid, président du CORCAS, a convoqué des notables et chioukh sahraouis à la willaya de El Aaiun occupée, en présence de Omar Hadrami et de représentants du ministère marocain de l’intérieur, à propos des campements de la résistance.

Le Corcas comme les notables ou chioukhs sont les représentants sahraouis agréés par le Maroc, ils ont donc accepté la colonisation. Aucun membre représentant la coordination des camps n’étaient présent.

Khalihanha ould Rachid a rendu les notables et chioukhs responsables de la situation, disant qu’ils ne montraient pas leur fidélité au régime et n’assumaient pas leurs responsabilités. Il les a menacés en leur disant que c’était à eux de résoudre le problème puisqu’ils représentent les Sahraouis.
Un très vieil homme a répondu par la négative. « Ils (les gens des campements) veulent le respect de leurs droits et nous n’avons rien à leur donner. Toi tu prétends parler au nom du roi, alors tu peux aller là-bas et résoudre le problème. Tu leur donnes ce qu’ils veulent. Nous on est des pauvres et nos propres enfants ne nous écoutent pas. »

Selon le président du Corcas, personne ne peut menacer le gouvernement, et si cela arrive, le gouvernement va couper la main qui ose défier le Mekhzen. Il a d’autre part indiqué que la réunion était organisée au nom du roi, et il aposé l’ultimatum du démantèlement des camps avant samedi (6 novembre). Dans le cas contraire, il a déclaré que le mekhzen le ferait par la force.

Le Wali est intervenu dans la réunion pour calmer les échanges qui se répétaient de la sorte entre menaces et réponses d’impuissance, en proposant de poursuivre la réunion le soir. Mais cela n’a pas eu lieu. Il reste de la réunion l’ultimatum et la promesse faite au nom du gouvernement du recours à la force.

Le ministre de l’intérieur était présent le soir, (du 3 novembre), pour un diner avec les notables sahraouis, sans que rien d’officiel n’ait été rapporté. Il semble que ces notables n’avaient pas eu connaissance du contenu de la réunion du matin.

Ce même ministre avait après sa première visite à El Aaiun, convoqué tout les députés sahraouis. Il leur avait intimé avec force l’ordre de résoudre ce problème, celui de l’exode massif, puisqu’ils représentaient la population sahraouie, ajoutant que leur présence continue à Rabat n’avait pas d’utilité.

Il semblerait que la manœuvre ait été reproduite à El Aaiun. Les notables de chaque tribu se sont réunis.
Selon les informations recueillies, les membres de la tribu des Rguaibat étaient dans la maison de Hamdi ould Rachid. Celui-ci a appelé avec colère chacun à assumer ses responsabilités. Il exigeait que chaque chioukh aille dans les campements pour parler avec les exilés volontaires et les convaincre de revenir à El Aaiun et de se repentir. De la même façon les anciens ont répété qu’ils n’avaient aucune autorité sur leurs fils et cousins.

Cet après midi, jeudi 4 novembre, les représentants des campements étaient en réunion avec le ministre de l’intérieur. Malgré la promesse de l’attribution d’un emploi à tous les sahraouis présents dans les campements de la protestation en échange de la dissolution des campements, il ne semble pas que cela ait eu de retombées conformes à la demande marocaine.

D’autres sources ont indiqué que plus de 100 ambulances sont venus à El Aaiun la nuit dernière. Sans que cette information ait été confirmée, ce qui ressemble à une rumeur atteste de l’état de tension régnant dans la ville. La diffusion de fausses informations par les marocains augmente la tension et semble confirmer que les Marocains projettent d'utiliser la violence contre les Sahraouis des camps de Gdam Izik.

La violence a dors et déjà été utilisée à Tarfaya contre une cinquantaine de sahraouis qui sont sortis de la ville pour planter la tente. 7 sahraouis ont été arrêtés et 5 ont été blessés.

APSO, le 4 novembre 2010.
Sources APSO Sahara, observatoire des droits de l’homme (TO), EM

Note :
CORCAS : Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes
Omar Hadrami, ancien du polisario, est un « sahraoui de sa majesté le roi du Maroc» (www.bakchich.info/Les-Sahraouis-de-Sa-Majeste-le-roi,00086.html)
Chioukh : chef d’une tribu sahraouie. Fonction utilisée par les marocains, obsolète dans l’organisation des sahraouis se reconnaissant dans la RASD. (République Arabe Sahraouie Démocratique)