dimanche 1 décembre 2013

Soyez sur les lignes de départ du Sahara Marathon 2014 !

 


Les inscriptions sont ouvertes pour la quatrozième édition du Sahara Marathon, 4 courses de solidarité avec le peuple Sahraoui. 

Soyez sur la ligne de départ le 24 février 2014.

Les distances proposées sont selon vos prédilections le marathon – 42km195, le semi - 21km, ou les 10km ou 5km.
Les courses ont lieu dans les campements de réfugiés sahraouis, près de Tindouf, dans le désert du sud-ouest algérien. Elles relient symboliquement les villes importantes des campements et se déroulent pendant la semaine de la fête nationale.

Cette compétition internationale permet d’allier sportivité, solidarité, et découverte, dans un cadre inimaginable, une température très agréable. Épreuve sportive et partage solidaire sont au programme de la semaine passée aux côté des réfugiés sahraouis, au coeur de leur extraordinaire hospitalité.

Pour toutes les informations, les résultats et classements des années précédentes, des photos et vidéo sont disponibles sur www.saharamarathon.org. Les détails techniques des courses sont disponibles sur demande.

Les dates du séjour 2014 sont à définir selon les vols proposés, sa durée de 5/6 jours, mais peut être raccourci à 4. Les coûts (hors adhésion + frais de voyage -> l'AR France/Alger et Alger/Tindouf + visa) sont de 200 euros.
Cela comprend : inscription à la course, hébergement (gîte et couvert chez l'habitant), visites, participation au projet sportif solidaire défini par les sahraouis selon les besoins identifiés pour soutenir le sport des réfugiés.

Les documents de voyage nécessaires sont un passeport encore valide 6 mois, et un visa pour l'Algérie.

Cet événement sportif et solidaire international est aussi l’occasion pour les organisations sportives de faire parvenir leurs dons et soutiens aux clubs ou équipes de sports scolaires des campements de réfugiés. Les organisations intéressées sont invitées à se mettre en contact par mail avec la coordination française.

Renseignements et inscriptions : marathondusahara@free.fr

APSO, le 1er décembre 2013


mercredi 27 novembre 2013

Du matériel sportif bienvenu dans les campements de réfugiés


En octobre 2013, par l’intermédiaire du Haut Commissariat aux Réfugiés de l’ONU (UNHCR), l’entreprise Samsung et le Comité Olympique International ont soutenu le sport sahraoui par un important don en matériel sportif.

Des ballons de football, volleyball et basket, chasubles, filets, signalisation de stades, pompes et cantines de stockage ont été remis à chaque école des campements de réfugiés, à chaque centre jeunesse, chaque club, chaque institution médicale et administrative. Les collèges, centre de formation professionnelle des campements ainsi que les étudiants sahraouis organisés dans l’UESARIO ont également reçu une part de ce soutien.
           
Selon Mohamed Mouloud Mohamed Fadel, Ministre sahraoui à la Jeunesse et aux Sports : « c’est une aide nécessaire. Etre réfugié n’implique pas que nous n’ayons pas le droit au sport et que nos besoins en sport ne soient pas couverts.
Aider les réfugiés à faire du sport, c’est les aider à améliorer leur qualité de vie, leur donner les moyens de penser à autre chose que les difficultés de la vie quotidienne et de la situation géopolitique. C’est une aide psychologique et morale.
C’est aussi une autre manière de travailler la paix, les valeurs du sport éduquent au bon comportement pour les enfants et les jeunes.
Ce don est enfin une opportunité pour appeler chacun au niveau international à appuyer cette dynamique par d’autres soutiens, matériels pour d’autres sports, et de formation et d’entrainement, d’invitation à partager des compétitions à tous les niveaux, local et international, et pour tous les âges. »

APSO, le 27 novembre 2013

 

jeudi 21 novembre 2013

Rencontre

Photo APSO
Une petite centaine. Autant que de cadavres retrouvés dans cette partie du désert, entre le Niger et l’Algérie. Essentiellement des femmes, petites, fluettes, maigres, accompagnées d’enfants, à peine adolescents pour les plus âgés, comme les restes de ceux trouvés entre Sahel et Sahara. On les signale dans plusieurs villes d’Algérie. Leur provenance ? Le Niger, dernier pays au monde au classement de l’indice de développement humain, pays pourtant fournisseur d’uranium, d’or, de pétrole et de fer. A qui profite le développement ?

La petite centaine de femmes et de jeunes enfants, accompagnée de moins d’une dizaine d’hommes vient de la région de Zinder. Habituellement les migrations de cette région essentiellement agricole étaient saisonnières et en cas de difficultés plutôt tournées vers la Libye. La sécheresse et les conflits depuis 2011 ainsi que la révolution libyenne les ont poussés vers l’Algérie. Depuis une année, ils sont arrivés à Ghardaïa. Après avoir posé leurs haillons le long du mur de la gare routière et dans l’Oued, les voilà déplacés plus discrètement dans un terrain vague, près de la poste. Par petits groupes de trois enfants ou d’une femme accompagnée de deux enfants, ils mendient toute la journée dans Ghardaïa.

Après la prière du soir, nous sommes allés les rencontrer. En sortant de l’oued nous avons vu leurs quatre à cinq feux. Les pauvres baluchons alignés le long du mur pendant la journée délimitaient chaque foyer autour desquels vingt à trente personnes s’étaient regroupées. Quelques toutes petites filles revenaient de la gare, des bouteilles d’eau en équilibre sur la tête. Nous étions brusquement dans un village de la région de Zinder. Comme chaque soir cette petite caravane, qui avait traversé nous ne savions comment le Sahara, rapportait au bivouac quelques pièces d’aumône et de quoi se restaurer.

La plus belle natte a été dépliée pour les trois visiteurs que nous étions, rois mages aux mains vides. Les rares hommes nous ont accueillis, puis quelques femmes ont approché leurs nattes. En quelques minutes seulement, nous étions devenus le noyau d’un fruit  de femmes et d’enfants. Le plus ancien de nous trois ayant vécu au Niger, connaissant leurs traditions et parlant Haousa  fit naitre sourires, puis rires et applaudissements en cherchant parfois ses mots ou en les mimant. Notre situation de dépendance rétablissait une forme de partage. C’est eux qui venaient à notre aide. De notre côté, nous avions du mal à croire que ces femmes aient pu changer leur plainte mendiante en une parole retrouvée. De leur côté, certaines nous ayant croisé durant la journée ont dû aussi s’étonner de ne plus voir sur nos visages une indifférence gênée, mais un vrai regard.

A cet instant précis, nous étions les invités des personnes les plus pauvres de la terre. Au moment de partir, une heure plus tard, les mains se sont tendues, non plus horizontalement mais verticalement. La dignité se joue parfois à un quart de tour. Nous avons serré des dizaines de mains vivantes.

Puis nous sommes montés, sur la colline éclairée par la pleine lune, de l’autre côté de l’Oued. Une bonne demi-heure de marche pour arriver aux ghettos Autre visage de la migration. Des hommes jeunes exclusivement, la plupart entre 16 et 30 ans, du Libéria, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Togo, du Mali, du Congo,  de Centre-Afrique… Certains suivent les routes séculaires d’une migration saisonnière qui mêle le caractère initiatique et le besoin économique, d’autres ont fuit des massacres comme au Libéria et en Sierra Leone, ont trouvé un refuge provisoire dans des pays voisins avant d’être à nouveau chassés. D’autres encore cherchent à gagner l’Europe par le Maroc, ou reviennent expulsés. Leurs espoirs, leurs déceptions, la fatigue se lisaient sur la quarantaine de visages.  Avant le lever du jour les hommes partent sur les chantiers, certains y vivent la semaine, remplaçant les bétonnières, d’autres travaillent dans les palmeraies. Certains économisent pour poursuivre la route, d’autres renvoient l’argent au pays.

De la présence du peuple Sahraoui exilé sur son sol depuis 38 ans, aux Harragas, jeunes algériens fuyant le mal vivre, en passant par les migrations subsaharienne ou du Moyen-Orient, l’Algérie continue d’être pays de transit et devient  pays d’accueil forcé de ces différentes formes de migration. Six mille kms de frontières désertiques ou minées sont limitrophes de pays en guerre ou en grande difficulté. Et après la mortelle traversée du Sahara, l’ultime frontière, la Méditerranée, est devenue un véritable  cul de sac renforcé par l’externalisation des frontières.  Veut-on faire du plus grand pays d’Afrique, ou du Maghreb un centre de rétention à ciel ouvert, un terminal de la migration ? Rappelons que  l’Afrique est le continent où les flux migratoires internes sont les plus importants.

Nous étions là, dans cette pièce cimentée d’une carcasse d’immeuble, à nous demander si nous aurions accepté de mourir légalement chez nous, de famine, de guerre ou de simple misère ou  de survivre « irrégulièrement » au-delà des frontières tracées par ceux-là même qui étaient entrés « légalement » pour coloniser et qui aujourd’hui encore, par les multinationales et la mondialisation, « développillent » et entretiennent l’insécurité dans cette même Afrique.

Je suis resté touché par la dignité et l’humanité de ces personnes rencontrées. Et pourtant  nous avons vu ce soir là ceux qui font trembler  l’Europe.  Ces hommes, ces femmes et ces enfants qui justifient que  Frontex, Eurosur et autres agences déploient drones et matériels de haute technologie, non pas pour sauver des vies mais pour protéger la citadelle Europe. Ces mêmes agences de l’UE qui  ont également la barbarie d’envisager de réinstaller des lames coupantes au sommet de la triple clôture frontalière de Melilla.

Nous avons partagé des moments de convivialité, des échanges simples bien loin des grands discours, la possibilité de vivre décemment, dans le respect des Droits. Une journée ordinaire de mendicité, de travail, d’espoir d’une vie meilleure. Une journée que l’on peut choisir d’ignorer ou de simplement partager. En quittant nos hôtes, cette constatation. Pourquoi  ne croise t’on pas les gens censés trouver des solutions sous les tentes Sahraouies, dans les ghettos ou les pateras ? Pourquoi avoir intérêt à transformer un phénomène en problème ? Pourquoi choisir de gérer toujours plus les conséquences et refuser de s’attaquer aux causes ? A qui profite la situation ?
 
Jean-françois Debargue, Ghardaïa, novembre 2013
Publié  par APSO avec l’autorisation de l’auteur, le 21/112013.

Suite...

Au court texte de Ghardaia sur les migrants nigériens, je voudrais ajouter ces quelques informations :
- Une ampoule sur trois éclaire en France grâce à l'uranium Nigérien, exploité par Areva.
- Le Niger, dernier pays au classement de l'indice humain est donc le premier fournisseur de la cinquième puissance mondiale (de par son PIB)
- Depuis 1970, Areva aurait extrait près de 120 000 Tonnes d'uranium pour un coût estimé à 13% de sa valeur totale d'exportation. Bien entendu, aucune certitude que l'État Nigérien redistribue ces  "sous-recettes" qui ne représente par an que 5% du budget de l'État.
- Le Président du Niger, Mr Issoufou est un ex ingénieur des Mines formé en France, ex cadre d'Areva et ex directeur de la mine d'Arlit.
- 90% de la population Nigérienne n'a pas accès à l'électricité ! Et si on éteignait une ampoule sur trois ce soir. Pour commencer...
 

lundi 11 novembre 2013

Des macaronis au milieu du désert

Quand au milieu du désert des déserts, après 38 ans d’exil, que la malnutrition est chronique et l’apport alimentaire de l’aide internationale capricieux, il vient l’idée que l’on pourrait bien, ici et malgré tout, produire ce dont on a besoin, avec un petit peu d’aide.

Au milieu du désert donc, dans les campements de réfugiés sahraouis, au centre de travail des jeunes, des jeunes filles produisent des pâtes alimentaires, base importante de l’alimentation des réfugiés. L’atelier de production de pâtes est une Initiative de l’équipe du ministère sahraoui jeunesse et sports, soutenue par l’association espagnole FANDAS* pour les machines, la formation des travailleuses, une subvention de démarrage pour l’achat des premiers consommables, le voyage des machines et des formateurs.

Cinq filles constituent l’équipe qui gère l’atelier, fabrique les pâtes et entretient les machines. Elles sont : Fudiha 22 ans, Natou 25 ans, Dehbe 26 ans, Gejmoula 25 ans et Mina 25 ans, et sont nées dans les campements de réfugiés.

Les jeunes filles présentent volontiers leur atelier et en expliquent les particularités et fonctionnement. L’atelier est équipé de 4 machines, 3 neuves et une plus ancienne, chacune créant des pâtes différentes.
Les jeunes Sahraouies sont organisées en roulement, celle qui ne surveille pas les machines fait les achats nécessaires, pèse la farine, conditionne les pâtes en sac ou sachets. Le conditionnement destiné aux particuliers est de 500 g, l’emballage est en papier kraft. Les gros sacs sont de 10 à 15 kg.

Après plusieurs essais, l’alimentation des machines est finalement de 5 kg de farine de blé dur et 1,8 litre d’eau. Les machines mettent environ 15 minutes à transformer cette quantité en pâtes. Le temps de séchage est de 24h, la température locale est en effet propice à un séchage efficace et rapide, le thermomètre affichant encore 30° en journée au début du mois de novembre.

Les filles travaillent 6 jours par semaine, de 9h à 12 h ou 13 h. Le jour de repos hebdomadaire sahraoui est le vendredi. Selon leurs estimations, la production minimum est de 100kg par jour, et le maximum dépend du nombre de bourrage de la machine plus ancienne, et du temps mis à la remise en marche.

Vous pouvez trouver ces pâtes au centre et dans quelques boutiques des campements, et vous paierez 35 dinars le paquet. Néanmoins une importante partie de la production répond à des commandes d’écoles, administrations de la République Sahraouie. Une école par exemple commande par 1400 kilos ce qui correspond à ses besoins pour 3 mois.

Toutes les commandes sont honorées, y compris celle plus marginales de partenaires solidaires, adeptes des pasta parties et qui parviendront à faire venir quelques centaines de kilo de pâtes pour soutenir leurs activités. Au besoin une deuxième équipe peut travailler une autre partie de la journée ou de la nuit en fonction des saisons, la température en journée l’été montant jusqu’à 50°.

En guise d’au revoir, Gejmoula en fine connaisseuse, donne quelques conseils de cuisson : plonger les pâtes dans  l’eau bouillante, quand la texture vous convient - et elle fait un geste de ses doigts -c’est cuit ! Sortez les de l’eau, ajoutez la sauce que vous aimez. Bon appétit.

Elle ne l’a pas précisé, mais si vous n’habitez pas dans les campements de réfugiés où l’eau contient une très forte teneur en sel, n’oubliez pas d’en ajouter…

Dans le contexte particulier des campements de réfugiés, où les possibilités d’emploi dépendent souvent des ONG, l’atelier se distingue par une obligation de résultat dont dépendra l’indemnité que recevra chaque jeune fille. Le travail a donc commencé avant qu’il n’apporte ses fruits d’amélioration du quotidien pour les jeunes travailleuses.

L’atelier est en place et fonctionne mais ne suffira pas à couvrir les besoins de toute la population réfugiée. Les volontaires sahraouis parrains de l’atelier ajoutent que toutes nouvelles solidarités sont les bienvenues, pour des dons de machines, des conseils et formations pour confirmer les compétences acquises, et améliorer les pâtes, compositions et goûts… l’objectif double étant l’apport alimentaire et sa qualité nutritive, et l’emploi des jeunes.

APSO, le 11 novembre 2013 

* FANDAS : Federacion Andaluza de Associciones solidarias con el Sahara, financée par le Parlement andalou.
 Photo APSO
D'autres photos ici : http://apsophotos.blogspot.com/2013/11/altelier-pate-campements-de-refugies.html

Reportage vidéo fait par les espagnols de Fandas. (en espagnol)

mercredi 9 octobre 2013

"Le temps qui passe profite aux Sahraouis"

Deux fois à cinq ans d'intervalle, j'ai entendu cette phrase d'un haut responsable, conseiller du Président Sahraoui. C’était sa conclusion face à des délégations internationales. Deux fois de trop. Outre le fait que ces propos peuvent conforter les dites délégations dans leur immobilisme, ils sont insoutenables pour ceux à qui ils sont vraiment adressés, ceux qui sont concernés ! L'image romantique du nomade capable d'endurer les pires traversées du désert ne peut justifier la lente disparition programmée d'un peuple par ceux à qui profitent vraiment ce temps qui passe !

À ce peuple, chaque jour pillé de ses ressources, le temps profite t’il ?
À ces manifestants des territoires occupés, arrêtés, torturés, le temps profite t’il ?
À ces familles séparées, déchirées, entre camps et territoires occupés, le temps profite t’il ?
À ces femmes des camps, anémiées au point de ne pouvoir porter ou donner la vie, sans le risque de la mort ou du handicap, le temps profite t’il ?
A tous ceux qui endurent les conséquences chroniques alimentaires, sanitaires et morales de ce damné défilé d’années, le temps profite t’il ?
À cette deuxième génération née dans les camps, n’ayant que la mémoire transmise pour nourrir l’espoir, le temps profite t’il ?
À ces prisonniers iniquement condamnés à 20, 30 ans ou à perpétuité, dans ces procès fabriqués et d’un autre temps, le temps profite t’il ?

À tous ceux-là, ce proche de celui qui fut le premier secrétaire et dirigeant emblématique du peuple Sahraoui mort sans avoir profité du temps qui passe, à tous ceux-là, peut-il oser dire face à face, les yeux dans les yeux : « Le temps qui passe profite aux Sahraouis ».

Le temps profite au colonisateur, le temps profite aux multinationales, le temps profite aux pays complices, le temps profite à l’Onu et à ses agences « humanitaires », le temps profite à bon nombre d’ONGs, le temps profite à l’absence de solution comme résolution possible de ce conflit Sahraoui, oublié avec obstination depuis 38 ans.

Pour que le temps qui passe profite vraiment aux Sahraouis, il faudrait installer les négociateurs dans les conditions des personnes qu’ils prennent en otages dans ces tentes en plein désert et ne leur permettre d’en sortir qu’une fois la solution trouvée. Il ne faudrait pas alors 22 ans pour mettre en place le référendum promis par l’Onu.

Pour que le temps qui passe profite vraiment aux Sahraouis, il ne faudrait pas qu’il soit « gelé » par l’inertie fonctionnelle machiavélique du système de veto ou d’abstention d’un état  membre du conseil de sécurité, bloquant toute possibilité d’avancée. Le système onusien est une garantie de gel, et sa devise est : « Il n’est pas de problème qu’une absence de solution ne finisse par résoudre ! »
 
La perfusion humanitaire s’apparente aujourd’hui à un soin de confort palliatif. L’espoir finit par se dissoudre dans ce temps qui passe. Je partage malheureusement cette impression avec de plus en plus de personnes impliquées depuis suffisamment d’années pour se rendre compte  que le temps qui passe profite à ceux à qui le crime profite !

JF Debargue - Camp de réfugiés d’El Aaiun - Octobre 2013 
Publication APSO autorisée par l'auteur.

 Photo JFD

vendredi 30 août 2013

Hijo Del Desierto, rappeur sahraoui, en concert à Marseille


Le jeune rappeur sahraoui Hijo Del desierto - fils du désert - sera à Marseille sur la scène du festival "paroles de galère" le 7 septembre 2013, à 19h heure.

Festival populaire et militant, "paroles de galères", propose des films, débats, concerts, ateliers, créations sonores et visuelles,  les 6, 7 et 8, sur la Pelouse Picon, à proximité de la rue Picon, dans le 14ème arrondissement de Marseille.  Voir l'affiche ici.

Yslem, le fils du désert, est un rappeur Sahraoui. Il a fait de son micro son arme dans la guerre pour la décolonisation de son pays le Sahara Occidental. Sans concession, il chante la vénalité humaine, la cupidité de certains gouvernements et dirigeants qui condamnent son peuple à vivre déchiré des deux côtés du mur qui coupe son pays, où en exil forcé. Il chante aussi la souffrance, la résistance et la dignité sahraouie et son aspiration à l'indépendance, la liberté, la paix.
Ses textes sont en Hassanya, la langue de son peuple, qui porte aussi les tempêtes de sable, le temps immobile des fournaises estivales, des nuits glacées de l'hiver, et l'immensité aride du désert.

Yslem est né en 1987, à Techla, campements de réfugiés sahraouis, dans le désert du sud ouest algérien. Il vit actuellement en Espagne. Après le festival marseillais "parole de galères" il sera à la fête de l'humanité de Paris au stand des Sahraouis dans le village du monde.

Pour d'autres renseignements sur Yslem, ses albums et concerts, écrivez à APSO qui répondra ou transmettra.
APSO, le 30 août 2013

"Lanza un dedo al cielo"  http://youtu.be/Xrm1anvoGAc


Leguaje universal

dimanche 4 août 2013

Comment l’UE peut-elle en conscience faire confiance au Maroc ?


Vacances saupoudrées d'un peu de canicule et de gros orages en France,  46° C en moyenne tous les jours dans les campements de réfugiés sahraouis, près de Tindouf, 29° au plus frais de la nuit. L'Europe au ralenti des vacances... une nouvelle épreuve de leur résistance pour les Sahraouis.
Et dans cette période où trouver des interlocuteurs dans les institutions relèvent de la coïncidence, l'Union Européenne fait avancer des dossiers très polémiques, en catimini.
Le protocole pour l'accord de pêche entre l'UE et le Maroc, en panne depuis novembre dernier pour de multiples désaccords a été signé entre ces deux larrons ce 24 juillet 2013. Le précèdent accord de pêche 2006-2010, avait été clos et non renouvelé après la décision des eurodéputés en décembre 2011. L'accord coûtait trop cher - 36 millions d'euros par an - au regard de son rapport, il avait des conséquences néfastes sur les réserves halieutiques déjà bien saccagées, en plus d'être illégal, s'il était nécessaire d'ajouter des arguments à celui-ci qui devrait être rédhibitoire.
Les ressources naturelles du Sahara Occidental appartiennent aux Sahraouis, et leur utilisation ne peut en droit international être possible qu'à deux conditions : que cela corresponde à la volonté, la décision du peuple sahraoui, et, que ce soit pour son bénéfice. Payer au Maroc pour pêcher au Sahara Occidental, sans avoir jamais consulté les Sahraouis, c'est donc illégal.
Et pourtant, le nouvel accord coûte plus cher à l'UE, 40 millions d'euros par an, pour moins de permis de pêche - mais toujours principalement pour les Espagnols.
Il semble aussi qu’il ait encore été écrit par des adeptes de la géographie évasive parce que les frontières du Maroc, telles qu'elles sont internationalement reconnues, c’est-à-dire le pays sans la terre que son régime dictatorial occupe partiellement par la force et bien sûr côté mer, ne sont pas indiquées. il n'est pas écrit que la zone d'application de l'accord s'arrête au sud à la latitude -12.885834 N, soit la frontière du Sahara Occidental.
Il se dit ici et là que le texte fait mention d'une obligation de respect des droits humains des Sahraouis. Autant parler clair alors, respecter le premier de ces droits serait pour le Maroc de mettre en place le référendum d'autodétermination. Étant donné que ce referendum doit être mis en place depuis 1991 par ce même Maroc et qu'il ne le fait pas... la petite clause est qualifiable de ce que l'on veut, au choix. On pourrait dire poétiquement que c'est du pipi de chat dans un violon, par exemple. De toute façon, ce n’est toujours pas demander l’avis des Sahraouis, ni, ce qui serait plus simple, leur payer leur dû pour pêcher selon leurs règles écologiques dans leurs eaux.
Autre aspect du paradoxe, le 16 juillet, cette même Union de nos pays européens annonçait que « tout organisme israélien basé au-delà de la Ligne Verte sera inéligible pour les programmes de coopération avec l’UE à partir de 2014. Les futurs accords UE-Israël contiendront également une clause spécifique qui exclura les territoires palestiniens occupés. » Israël donc, mais pas le Maroc. Et la raison de cette différence de traitement ? C’est une vraie question.
Soyons sérieux encore. Le Sahara Occidental est à décoloniser depuis 1963. Et depuis 1991, face à la violence, le peuple sahraoui a choisi la lutte pacifique pour faire respecter ses droits.
Les faits bruts et sans concession sont là : les militants Sahraouis qui ont protesté pacifiquement notamment contre cet accord de pêche UE - Maroc ont été condamnés par le tribunal militaire marocain à des peines abjectes, de 20 ans de réclusion à la perpétuité. Ces civils sont les prisonniers politiques du groupe de Gdaim Izik, ils ont tous été frappés et torturés.
Le Maroc vient de décorer un américain lobbyiste pro-israélien, dont l'agence AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) travaille à persuader les dirigeants des USA du bien fondé de la mainmise du Maroc sur le Sahara Occidental.  À ce niveau de collusion avec l’Israël colonisateur, aucun signe ne permet d'imaginer une quelconque clairvoyance ou honnêteté éthique de la part du Maroc. Renouvellement de la Minurso, accords UE-Maroc sur la pêche ou l’agriculture, ALEAC, bon voisinage et autres ne sont que des trahisons du droit et des Sahraouis, l’évidence du dédain du royaume marocain pour le droit international.
Et s'il fallait une autre preuve par l'ignoble du caractère moyenâgeux et voyou de ce même État, le roi du Maroc vient de gracier un pédophile espagnol, le tortionnaire d'enfant de 2 à 14 ans qui n’avait purgé que 18 mois sur les 30 ans de sa peine. De la gronde populaire face à cet acte qui sature la conscience, le roi fait une démonstration de son mépris, matraque le peuple marocain, ne s’excuse pas, et ne s’assure pas que la punition de cet homme sera effectuée en Espagne où il est déjà sûrement bien caché…
APSO, le 4 août 2013
 

jeudi 27 juin 2013

Flash Foot Marseille : Sahara Occidental/Tibet... 3ème match perdu



INfo flash FOot 
Tournoi International des Peuples et Cultures 2013, Marseille du 22 au 28 juin 2013.

Match des équipes nationales Tibet – Sahara Occidental, 10h, stade Madrague.

Les Tibétains sont entrés en force dans le match avec un but dès  la première minute. Les buts se sont ensuite enchainés et le score était de 8 à 0 à la mi-temps.
 Le changement de gardien sahraoui a ré-équilibré le jeu. Hamdi Yaya a laissé la place à Yassine Haymmad.  Une modifcation de la tactique pour l’attaque a favorisé les occasions sahraouies, et 2 ballons sont allés au fond des filets. 2 buts de Brahim Raghoua. Après le carton jaune du milieu de terrain Kasrat , et son changement pour blessure, le Tibet a rentré 4 buts.
Si les niveaux footbalistiques était relativement équivalents, les Tibétains étaient beaucoup plus rapides et plus frais.
Score final à l’image de la rencontre : 12 pour le Tibet, 2 pour le Sahara Occidental.
Ces derniers auraient surement dû décliner la proposition du match amical de la veille contre une équipe d’ami s marseillais. Match perdu 4-2.
Classement : Sahara Occidental 6ème, Tibet 5ème.

Les scores des autres matchs de  la journée :  Kurdistan Québec 1-0, Provence Arméniens 5-0.
La Provence jouera donc la finale contre le Kurdistan, à 15h30 demain. Arménie et Quebec joueront à 13h pour les 3ème et 4ème place.

APSO, 27 juin 2013
 photo APSO
 photo APSO
 ¨Photo APSO

mardi 25 juin 2013

Flash Foot Marseille : Sahara/Kurdistan, revanche ratée...



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Tournoi International des Peuples et Cultures 2013, Marseille du 22 au 28 juin 2013. 

Aujourd’hui 24 juin 2013, les équipes nationales du Sahara Occidental et du Kurdistan se sont rencontrées sur le stade Terrades, sous un mistral soufflant à plus de 80 Km/h

Comme lors de la VIVA World Cup™ le Kurdistan a dominé le match et gagné 6 à 0.

Salama, 27 ans, gardien de l’équipe sahraouie a déclaré : « Il a fait froid. Le match a été difficile parce que nous étions 11 avec notre entraineur. Brahim Raghoua s’est blessé à la deuxième mi-temps et nous n’avons pas changé, il a continué. Les kurdes ont pu changer l’équipe à la mi-temps. Ils étaient bien organisés, ils étaient plus âgés que nous, et ils ont beaucoup d’expérience. 6 d’entre eux jouent dans l’équipe irakienne. C’était un bon match.»

Hatim Ennih, 20 ans, défense de l’équipe a dit qu’il leur avait manqué un entraineur qui aurait conduit l’équipe et permis de modifier les tactiques. Nous avons mieux joué en équipe, mais ce n’était pas encore suffisant.

Mahjoub Amidane, 26 ans, défenseur a lui ajouté « l’équipe du Kurdistan était très forte, et ils savaient notre niveau et nos difficultés parce qu’ils étaient venus voir le premier match. Ils nous ont très amicalement encouragés, avant et pendant le match. Nous voulions gagner bien sur, - personne ne veut perdre -, parce que nous jouons pour la gloire de notre drapeau… mais nous avons participé. Nous gagnerons la prochaine fois. »

Ahmed El Gamani, attaquant, a précisé « nous avons de la chance de jouer dans cette ville magnifique et accueillante, grâce à la fédération de Provence. Les  terrains sur lesquels  nous jouons sont de qualité. Le temps est très agréable, et l’ambiance chaleureuse. Nous sommes à coté de la mer, et de la plage, dans les calanques. Je crois que nous ne sommes pas complètement concentrés, pour différentes raisons. Entre autre, certains d’entre nous  sont réfugiés depuis peu et ont du fuir le Sahara Occidental en zodiac, d’autres on eu différents parcours, mais la mer leur rappelle la famille qu’ils ont quitté pour se réfugiés ici, parce qu’ils n’avaient plus d’autres choix. » 

APSO, 25 juin 2013


  Photos APSO
   
 Photos APSO

lundi 24 juin 2013

Flash Foot Marseille : les Arméniens étaient très forts



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Tournoi International des Peuples et Cultures 2013, Marseille du 22 au 28 juin 2013.


Le 23 juin 2013 à 10h, le Sahara Occidental a rencontré la sélection des Arméniens sur le stade Eynaud dans le 13ème arrondissement de Marseille.

L’équipe du Sahara Occidental s’est incliné 17 à 3 devant une équipe Arménienne très entrainée, et dont la sélection joue régulièrement dans cette composition, contrairement à l’équipe Sahraouie.

Malgré le score, l’arbitre a déclaré le match très agréable pour le fair-play dont tous les joueurs ont fait preuve. 
 
Ahmed, 16 ans, numéro 9,  attaquant sahraoui, et auteur du premier but  a déclaré le soir après le match : «notre équipe qui n’a pas eu le temps de se préparer, et n’était pas complète. Les Arméniens ont  fait très bon jeu, très propre. Pour notre prochain match contre le Kurdistan, nous sommes mieux préparés. L’entraineur a  concocté de nouvelles tactiques, un nouveau jeu. Nous savons que le Kurdistan est venu pour gagner, mais nous allons tout donner pour notre pays. »

Néanmoins, l’équipe du Kurdistan est venue en forte délégation de 30 joueurs, et la partie sera dure pour le Sahara Occidental.

APSO, le 23 juin 2013.