dimanche 8 novembre 2015

Solubilité de l’espoir dans l’oubli ?



Nuena 40 ans après, même détermination
Ma sœur Sahraouie Nuena me l’a dit une nouvelle fois : « Ce que tu lis tu l’oublies, ce que tu entends tu l’oublies. Mais ce que tu vois, tu ne peux l’oublier ». Nuena est une spécialiste, défenseure des oubliés, oubliée elle-même.

Bien sûr je pourrais décrire les murs effondrés, les toits au sol, les vieilles tentes montées en toute hâte le long du camp de Smara, la moitié des habitations de banko d’Aousserd détruites, Dakhla redevenue sable à 80%. Bien sûr, je pourrais raconter une dizaine de jours passée avec ma famille d’accueil dans une petite serre à tomates de quatre mètres sur deux transformée en tente de poche, à quatre dont un jeune enfant malade et quelques centaines de mouches.
Mais qui pourra raconter les fêlures de ces êtres humains encore étonnamment debout, les fissures profondément inscrites dans leur vie d’exil, les blessures infligées par 40 années d’épreuves ?
Qu’on ne s’y trompe pas ; la luminosité dont certains font preuve passent aussi par ces failles dont ils sont lézardés :
Dounda, qui fait l’admiration de ses professeurs a donné sans compter à Fatma, sa petite sœur lourdement handicapée, plusieurs années de son adolescence et de sa scolarité. Cette année, brusquement, leur papa est mort. Cet homme dans la force de l’âge, en d’autres lieux, ne vous rendait qu’avec regret la main qu’il vous serrait, une fois prisonnière de la sienne. Je sais aujourd’hui qu’il y mettait l’intensité d’un pressentiment d’urgence. Du jour de sa mort, Fatma n’a plus ouvert la bouche, pour manger, pleurer ou sourire. Elle s’est laissé mourir une semaine après son père. Comme s’il avait usé d’une ultime grâce paternelle pour la délivrer et l’accueillir. Qui décèlera les fêlures sillonnant déjà la courte vie de Dounda ?
Douna et Fatma
Et Ghalia, dont le sourire peine à cacher la fatigue et l’anémie, prête à accoucher de son troisième enfant, elle qui déclarait adolescente ne pas vouloir donner vie dans ces camps où elle est née, qui dira la fragilité de ce qu’elle à finit d’accepter de construire ?
Et cette femme assise dans la poussière, pleurant sur, croyais-je, les gravats et ses maigres biens éparpillés autour d’elle et qui, nous l’apprîmes par une voisine, devenait folle d’avoir perdu sa fille… Quel homme, même s’arrogeant les pouvoirs d’un despote de Droit Divin pourra en réparer la brèche ?
Combien sont ils à se composer une façade digne et résistante face à l’usure du temps, à un assistanat déshumanisant, à l’injustice de l’application de leurs Droits. Combien sont ils encore à héberger l’espoir dans ce provisoire qu’ils finissent eux-mêmes par devenir ?

Ironie des mots et de l’histoire ! Les premiers responsables du Polisario voulurent détruire les quelques habitations en dur laissées par des bédoins de passage et que voulaient utiliser les nouveaux réfugiés arrivés en exil à Dakhla il y a 40 ans. La tente, symbole du provisoire, rappelait et devait rappeler chaque jour le retour espéré. Aujourd’hui, la plupart des responsables du Polisario habitent Tindouf… Ces dix dernières années les plus avisés analysaient que l’espoir d’un changement ne viendrait plus des camps mais des territoires occupés. Mais après l’Intifada, l’espoir écrasé de Gdeim Izik et l’emprisonnement de la relève générationnelle sahraouie à l’encontre de tous les Droits, seule la recherche de solutions familiales ou personnelles semble devenir prioritaire. L’espoir peut il survivre à un provisoire de quatre décennies ? S’éteindra t’il dans une sédentarisation rampante ?
Demain la quatrième génération vivra gratuitement mal dans ces camps, buvant coca-cola, mangeant PAM, fumant American Legend, en regardant des Soap Opera turcs et en se face-bouquant. Ils ne pouvaient pas espérer mieux que cette extinction annoncée, ceux qui vont fêter l’anniversaire des quarante ans de la trompeuse “marche verte”, paravent civil d’une invasion militaire, tout en omettant le rapport de la Cour Internationale de Justice du 15 octobre 1975 déboutant le Maroc de ses arguments de souveraineté sur le Sahara Occidental et autorisant le Peuple Sahraoui à faire valoir son droit à l’autodétermination.
J’ai vu les petits enfants des “enfants des nuages” jouer dans des lacs boueux et plus provisoires que leur avenir, ignorant qu’on leur avait volé une mer.
J’ai vu leurs grands parents ayant jadis suivi les bienfaits de la pluie dans leurs transhumances nomades faire des rigoles pour protéger des mêmes nuages cet exil honni.
J’ai vu grandir malgré leur “retard de croissance harmonieuse” les enfants sahraouis, je les ai vu jouer sans jouets, étudier sous les néons défaillants des camps, continuer d’apprendre dans d’autres pays pour… revenir faire des briques de sable. 
 
Ces vies difficilement construites, se soutenant solidairement je les vois fragiles et fissurées, dernier abri d’un espoir légitime, menacées de la pluie fine et persistante de notre oubli.

Jean-François Debargue, le 2 novembre 2015
Publié le 8 novembre par Apso avec l’autorisation de l’auteur.
Crédits Photos JFD

dimanche 1 novembre 2015

Quand réfugiés privés de terre, les Sahraouis perdent aussi leurs maisons



Du 16 au 27 octobre, il a plu au Sahara Occidental territoire libéré et dans les campements de réfugiés sahraouis (sud ouest algérien, à proximité de Tindouf). Une alternance de jours et nuits de pluies torrentielles et d’accalmie, sur une très vaste étendue couvrant une partie du Sahara Occidental libéré et les campements de réfugiés.

Les dégâts dans les campements de réfugiés sont importants, notamment dans la willaya de Dakhla. La grosse quantité d’eau tombée en peu de temps a glissé sur les salines, et constitué des lacs et rivières. Les maisons des réfugiés, les bâtiments de institutions, construites majoritairement en sable et situées à proximité ou dans les écoulements de l’eau sont tombées. Dans les prochaines semaines d’autres bâtis vont s’écrouler parce que l’eau a dissout les sédiments et qu’en séchant les murs vont redevenir sable fin.

La gestion de l’urgence s’est mise en place, de l’aide humanitaire est arrivée de différents pays, les ONG sur place ont exprimé leurs besoins supplémentaires auprès de leurs bailleurs habituels. Les équipes de traitement de l’eau ont tenu compte de la situation et la chloration a été augmentée. Il n’y a rien à faire d’autre que constater la prolifération excessive des mouches et moustiques.

En territoire libéré, toutes les constructions individuelles sont en sable donc fragiles, et sont tombées. La route menant des campements vers le territoire libéré a été coupée pendant une semaine, les problèmes de logistique ont augmenté la précarité des familles.

Les chiffres qui circulent entre les ONG et le croissant rouge sahraoui font état d’au moins 7000 familles ayant perdu leur maison, ce qui fait plus de 40 000 personnes…

La particularité des pluies de cette année, comparée aux épisodes de 1969, 1987, 1994 ou 2006, c’est que toutes les willayas ont été  touchées. Il n’y a pas eu de possibilité d’entraide inter willaya puisque tout le monde avait à faire chez soi. Il est probable que les dernières pluies de cette ampleur et durée remontent à 50 ou 60 ans dans la région.

Mais finalement le problème est-il la pluie ou la gestion d’un épisode extrême et long ?
Les infrastructures construites dans les campements de réfugiés ne sont pas destinées à résister à la pluie, au vent, à la canicule ou au gel… à des phénomènes climatiques majeurs durant plus de 2 jours.

Avec l’extension du temps du refuge, 40 ans cette année, tout a été développé sans planification ni cohésion, créant aujourd’hui une catastrophe dans la catastrophe. Dans les campements de réfugiés il n’y a pas de rues, pas de système d’égout, pas d’aménagement du territoire. Puisque la situation est celle d’un refuge, temporaire, cela n’a pas été jugé utile.

Quand arrive la catastrophe climatique comme actuellement, il reste le constat impuissant de l’absence de plan de gestion de l’urgence, pour la protection civile, l’organisation de la distribution alimentaire ou sanitaire, la communication… Les récentes constructions de route ont permis qu’aucune des willayas ne soit isolée. Mais ce réseau routier ne constituait pas une stratégie sinon une opportunité.

L’après catastrophe confronte, elle, à une problématique globale.
Que va-t-il falloir ajouter aux infrastructures pour résister à des situations similaires ? Des constructions en dur, des lieux de mise en sécurité individuels et collectifs ?
De telles constructions dans un plan d’aménagement du territoire, la formation de la population à la protection civile, à la communication d’urgence en situation déjà précaire, additionnées au coût de l’exil depuis 40 ans, cela finit par être incroyablement plus élevé que le coût de la solution de l’indépendance du peuple.

La question en suspens et qui est nouvelle aussi, c’est celle de la responsabilité dans la catastrophe actuelle et de qui va payer pour la mise en sécurité du peuple.
Le Polisario ne peut pas, l’ONU ne veut pas. Les ONGs et la société civile mondiale n’interviendront pas dans les jours qui viennent, d’abord à la recherche de fonds, ou ne pourront ou voudront pas.

Il faudrait de toute façon penser le modèle qui va être reconstruit après la pluie. Le plus pertinent serait de construire des infrastructures durables et permanentes, considérant que le peuple sahraoui n’y est que de passage, et qu’il laissera la place à d’autres. Le propriétaire de la terre peut faire ce choix.

Et pourtant, ce qui va surement se passer c’est quelque chose à cout zéro, rien ne se fera, hors le palliatif consommable immédiat. Cela produit une situation de plus en plus fragilisée, qui coute chaque fois potentiellement plus cher.

Le premier responsable spontanément désigné par le peuple est le gouvernement sahraoui, le front de libération, qui n’a que les moyens de la main d’œuvre et démontre ainsi ses limites et incapacité à réagir dans une telle situation. Il en sort affaibli, de même que le choix maintenu de la recherche pacifique au problème de la décolonisation du Sahara Occidental.

La catastrophe climatique a des conséquences politiques.
Quand le peu restant est perdu, que reste-t-il aux réfugiés, à un peuple plongé dans la boue, que l’urgence d’une solution qui est la récupération de leur terre légitime, le Sahara Occidental ?
Vaut-il mieux être noyé ici ou là-bas ? Être blessé par la chute d’un mur ou par une balle ennemie ?
Mourir dans la boue ou mourir debout ?

APSO, le 1er novembre 2015
Crédit photo CH

samedi 31 octobre 2015

Des nouvelles de l’équipe du ministère JS sahraoui à Rabouni et de ses locaux

Le bâtiment du ministère jeunesse et sports que d’entre vous connaissez à Rabouni a moyennement résisté à la pluie, malgré les efforts de l’équipe dès les premiers jours et nuits pour sortir et dévier l’eau.

Seuls la cuisine, le bureau en face de la grande salle et celui qui le touche aménagé à la place des sanitaires sont en ciment. L’eau entrée par les fuites dans le toit n’a pas entrainé de conséquence importante autre que la rouille des tôles. Le reste du ministère est construit en terre.
L’effet de telles pluies, intenses et sur une longue durée se fait sentir sur plusieurs semaines après l’épisode pluvieux. Des murs ont absorbé l’eau et sont tombés tout de suite, d’autres perdent leur cohésion en séchant et tombent alors.

Voila ci-dessous les constats des dégâts au 29 octobre. Les météorologues estiment que des épisodes de pluie sont à prévoir en début de semaine.

Globalement, l’électricité de la moitié du ministère est coupée, le modem internet a grillé. Les photocopieuses et autres imprimantes n’ont pas encore pu être testées. Toutes les boiseries ont gonflé, certaines portes ne peuvent plus être fermées. L’équipe n’a pas encore pu reprendre le travail administratif ni politique.

Dans la partie annexe des habitations, la pièce touchant la cuisine, salle de repos et de réserve alimentaire s’est écroulée à moitié, un pan de mur est tombé et la moitié du toit pend. Le reste va suivre, l’endroit est dangereux, interdit d’accès.
Dans la même zone, le mur du jardin et du patio de l’annexe (bureau privé du ministre derrière le bâtiment) sont tombés. Les chiens ont envahi et réussis à tuer 2 lapins de l’élevage du ministère qui s’y trouve.

Les pièces situées en face de la cuisine ont été très inondées et l’eau est restée, les murs sont très imprégnés. Elles sont en observation, personne n’entre.

Dans la partie des bureaux, ceux situés dans la contigüité, le bureau du ministre et le bureau administration ont été très inondés aussi.
Le bureau du ministre est le plus fragilisé, il y a de nombreuses lézardes. Tous les bas des murs sont boursouflés, un est troué. Il est passé par là « un petit oued ». L’odeur d’humidité est encore très forte. Si pour l’instant la pièce est encore debout, par sécurité, elle ne pourra plus faire office de bureau ni de salle de réunion, avant quelques mois en ait approuvé la solidité (ou non).

Le « toit » en canisse du patio central de la partie bureau est tombé, entre le mur du bureau administration dont le haut est cassé, et la première poutrelle. Le bandeau pend au dessus de l’entrée du bureau du ministre.

Pour le reste du bâtiment, le bureau du responsable « vacances en paix » Mohamed Fadel et les archives n’ont pas subi de dégâts visibles actuellement sur le bâti, mais l’inondation a détruit plus de la moitié des réserves de papier.
Pas de gros dégâts visibles non plus pour la grande salle de travail de l’équipe Vacances en paix. Les murs sont lézardés par le haut et le toit fuit.
Le bureau du sport présente de nombreuses taches de coulée d’eau sur le tissu double toit, mais ne semble pas touché pour les murs.

Au premier trimestre 2015, le Ministre Mohamed Mouloud avait imaginé et demandé de l’aide pour les plans de son bureau de travail sur pilotis posé au dessus du patio. Une ébauche de plan d’un espace en bois et verre pour la lumière, avec utilisation de matériaux de récupération pour l’isolation a été réalisée, ainsi qu’une maquette d’un mur.
La construction est bien évidement conditionnée aux financements… mais l’idée de pouvoir échapper ainsi aux tempêtes de sable, aux inondations, au froid et chaud était visionnaire. L’actualité de l’urgence remet le projet sur la table !

Résumé : le ministère manquait de salle de réunion, il va maintenant aussi manquer de bureau, l’équipe va bien.
APSO, 31 octobre 2015

dimanche 25 octobre 2015

"Lutter au Sahara" est à nouveau disponible !


Édité à 300 exemplaires en avril dernier, l'été a fini de l'épuiser. Le temps de refaire une impression... et le livre est à nouveau disponible.
Pour rappel, "Lutter au Sahara, du colonialisme vers l'indépendance au Sahara Occidental" c'est donc le livre actuel indispensable et francophone sur la problématique du Sahara Occidental.
Ok c’est nous qui le disons, en même temps vous y êtes - et les bienvenus - chez nous, les APSO.
C’est un livre qui dérange, et un gros travail qui nous a soucié pendant quelques années.
15 auteurs ont contribué, journaliste, anthropologue, juriste, diplomate, chercheur, penseur… avec les encouragements de Noam Chomsky.
Ils sont Edouardo Galeano, Francesco Bastagli, Anna Theofilopoulou, Oliver Quarante, Bill Fletcher Jr, Jacob Mundy, Vincent Chapaux, Ayad Ahram, Juan Soroeta, Jeffrey Smith, Erik Hagen, Alice Wilson, Tara Deubel, Sebastien Boulay, Mohamed Mouloud Mohamed Fadel et Denis Véricel pour l'introduction.

Pour en savoir plus, et voir le sommaire, rdv http://ap-so.blogspot.fr/p/lutter-au-sahara-le-livre.html
Son ISBN : 978-2-9552413-0-1, et son prix 15 euros.

Pour l'acheter, plusieurs possibilités :
Vous passez commande à APSO, nous vous l'expédions chez vous
Il y a les librairies qui l'ont, ils sont listés ici, elles seront ravies de vous recevoir http://ap-so.blogspot.fr/p/ou-acheter-le-livre.html
Il y a quelques vendeurs en ligne aussi qui vous le proposent aussi (mais pas de nom / pas de pub… )

Si vous aviez apprécié les aventures du livre dans le monde (voir sur le blog depuis avril), vous pouvez toujours continuer et nous envoyer des photos de là où il se promène !
Notre chouchou du dimanche : http://ap-so.blogspot.fr/2015/05/lutter-au-sahara-attend-le-vert-pour.html 

et pour le plaisir, une nouvelle photo, Lutter au Sahara devant l'hotel Nagjir à El Aaiun au Sahara Occidental occupé. Tout un symbole ! 
Hôtel très gardé et surveillé par les forces marocaines d'occupation, et qui loge notamment les employés de la MINURSO, la mission de l'ONU qui doit mettre en place le référendum sahraoui d'autodétermination sur la terre et ses ressources...
 APSO, le 25 octobre 2015

mercredi 14 octobre 2015

Dossier Sahara Occidental, Afriques en lutte n°30


http://www.afriquesenlutte.org/IMG/pdf/AfriL_AELn30_der.pdf
Bulletin Afriques en lutte N°30 le 13 octobre 2015
Edito Burkina Faso : Non à la peur qui fait fuir !
Brèves Mauritanie- Namibie- Congo Brazzaville- Burundi- Madagascar- France
Nouvelles du Continent Burkina Faso : Un putsch réactionnaire ! RDC : 3ème mandat d’emprisonnement desjeunes des Lucha et Filimbi
Françafrique Côte d’Ivoire : Interview de Fanny Pingeaud
Dossier Sahara Occidental : un territoire à décoloniser
Culture La Bataille d’Einaudi


Dossier Sahara Occidental par APSO
LE SAHARA OCCIDENTAL : un territoire à décoloniser

Le Sahara Occidental est rarement l’invité de nos médias français populaires, et ne doit une certaine attention qu’à quelques personnes vigilantes. Et pourtant la situation est embourbée depuis des décennies sur fond de concessions sur le droit international.

Le pays quasi désertique de 266 000 km2 est situé sur la côte nord-ouest de l’Afrique, bordé par 1000 km de côtes à l’ouest, limitrophe du Maroc, de l’Algérie et de la Mauritanie. Ses frontières sont internationalement reconnues et légales. Elles sont celles héritées du colonialisme. Dès 1963, le pays est inscrit sur la liste onusienne des territoires à décoloniser, il l’est toujours. Représenté par son Front de libération, le Polisario (Front pour la libération de Saguia el Hamra, et Rio de Oro), le peuple sahraoui est reconnu par l’ONU, qui tente de résoudre une situation embourbée, depuis des décennies, dans les bas-fonds de concessions sur le droit international. Sa langue nationale est le hassanya.
En 1884, la conférence de Berlin répartit l’Afrique entre puissances coloniales et le Sahara Occidental devient espagnol. La présence espagnole, essentiellement concentrée sur quelques points de la côte, et en mer, laisse libre cours à la vie traditionnelle nomade des Sahraouis, et aux échanges commerciaux qui transitent à travers le désert. L’opposition à l’occupant est constante, régulièrement réprimée.
Dans les années 1970, poussée par la résistance sahraouie et le mouvement international de décolonisation de l’Afrique, l’Espagne prépare un référendum d’autodétermination, proposant le choix de l’indépendance ou du rattachement à l’Espagne.
Refonte du mouvement de résistance à l’occupant, le front Polisario est créé en 1973.
Interrogée, la Cour Internationale de Justice confirme en 1975 à l’Assemblée générale de l’ONU qu’il n’y a pas lieu de modifier l’application de sa déclaration 1514 (1960) quant au principe d’autodétermination du Sahara Occidental, par l’expression libre et authentique du peuple originaire.
Alors que les listes électorales étaient prêtes, l’Espagne signe en 1975 un accord avec la Mauritanie et le Maroc pour le partage du Sahara Occidental et des bénéfices qui lui resteraient néanmoins après son retrait, concernant la pêche et l’exploitation des phosphates notamment. L’accord est illégal, et ne masque pas la réalité de l’invasion militaire et génocidaire qui l’accompagne. D’une résistance au colonisateur espagnol, les Sahraouis passent à la guerre contre leurs deux voisins du nord et sud-est.
L’Algérie, sans revendication sur le territoire, voit affluer massivement les familles sahraouies, des bergers, fuyant la guerre, les bombardements au napalm et au phosphore blanc.
C’est donc en exil, dans le désert salin du plateau de Tindouf (Algérie) que les Sahraouis proclament leur république, le 27 février 1976, au lendemain de l’annonce par l’Espagne de son retrait de la colonie.
La Mauritanie, en difficulté face aux troupes sahraouies et fragilisée dans son entité, se retire du conflit et reconnaît la République Sahraouie en 1979. La guerre continue entre les Sahraouis et le Maroc, ce dernier tentant d’annexer alors tout le territoire. En 1979, l’Assemblée générale de l‘ONU déplore « l’aggravation de la situation découlant de la persistance de l'occupation du Sahara occidental par le Maroc et de l'extension de cette occupation au territoire récemment évacué par la Mauritanie ».
Le Maroc persiste malgré la désapprobation internationale et, pour protéger son pillage de la partie utile du Sahara Occidental des incursions des guerriers du Polisario, – inférieurs en nombre mais supérieurs militairement grâce à leur parfaite connaissance du terrain et leur grande mobilité –, construit progressivement un mur de défense. En 1982, le premier mur cerne une zone comprenant les villes d’El Aaiun, Smara, Boujdour, ainsi que les mines de phosphate de Boucraa. L’exploitation de ces dernières avait dû être suspendue entre 1980 et 1982 du fait des attaques sahraouies.
Le mur militarisé est terminé en 1987, il mesure 2700 km de long et coupe le pays en deux, il est généralement représenté par une ligne rouge sur les cartes. Il est bordé de larges zones de mines terrestres. La guerre continue jusqu’au cessez-le-feu signé sous l’égide de l’ONU en 1991, à la condition que le référendum d’autodétermination soit organisé. Pendant la guerre, le peuple sahraoui survit dans les campements de réfugiés et organise sa république dans des conditions extrêmes ou subit de plein fouet la guerre coloniale et les méthodes du régime marocain qui torture, assassine ou fait disparaître tous les opposants sahraouis et leurs familles.
Depuis 1991, le référendum n’a toujours pas eu lieu, malgré les rappels annuels des instances internationales qui réaffirment le droit du peuple originaire du Sahara occidental à se prononcer sur l’avenir de sa terre et de ses ressources, et la présence de la Minurso (mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental). Les conditions changent peu pour le peuple sahraoui.
Pour fausser le référendum et acter la « marocanité », le Maroc a subventionné des milliers de colons marocains pour qu’ils s‘installent dans le territoire occupé, interdit par l’article 49 de la IVe convention de Genève. Selon certaines sources, il y a aujourd’hui plus de cinq Marocains pour un Sahraoui en territoire occupé.
Les grandes manifestations pacifiques dans ces territoires occupés en 1999, 2005, 2010, les manifestations hebdomadaires, toutes durement réprimées par les forces d’occupation marocaines montrent la résistance et la constance des Sahraouis dans la revendication du respect de leurs droits, et de l’autodétermination.
La France s’illustre tristement dans ce conflit ensablé par le soutien systématique et ambigu au colonisateur marocain, malgré l’affirmation de son attachement au droit international et au règlement pacifique du problème.

Une colonie, occupée militairement

Pour les Sahraouis, 2015 marque 40 ans de vie sous occupation, 40 ans de vie dans les campements de réfugiés. C’est aussi l’anniversaire des 24 ans du choix de la lutte pacifique pour faire respecter le droit à l’indépendance.
La question rituelle accompagnant le très long salut sahraoui est : « qu’y a-t-il de nouveau ? » Hors les formules de politesse, les Sahraouis disent « rien » : rien de nouveau tant que ce n’est pas l’indépendance.
Le pays est en effet un territoire non autonome, une colonie, occupée militairement sur les trois-quarts de sa surface par le Maroc qui y a envoyé de nombreux colons.
Pour l’ONU, le Maroc n’est pas administrateur du territoire en droit. De fait, il administre par la force la partie du territoire qu’il occupe.
L’Espagne semblait avoir totalement oublié ses responsabilités mais le 21 novembre 2014, la Haute Cour nationale espagnole a rappelé que l'Espagne « reste la puissance administrante du Sahara Occidental » et doit, selon la Charte des Nations unies, achever la décolonisation du territoire. Comment va-t-elle s’y prendre, sachant que derrière les principes, elle est une actrice illégale du pillage des ressources naturelles du SO ?

L’exploitation des ressources conditionnée à l’accord du Polisario
Un juge espagnol, spécialiste de la question, accuse le Maroc de génocide. Il représente des Sahraouis pour des faits ayant eu lieu dans la période précédant le retrait officiel de l’Espagne, soit fin 1975 début 1976. Les Sahraouis sont encore alors des « Espagnols ». Pendant cette période, nombreux attestent avoir été pourchassés, bombardés. L’intention manifeste des forces marocaines était, selon les témoins, de les supprimer. En 2013, alors que l’instruction était en cours, la découverte, dans les territoires occupés, d’une fosse commune contenant huit corps vient corroborer cette affirmation. Identifiés, ce sont les corps de bergers sahraouis disparus 40 ans auparavant. Les familles avaient entendu de la part du Maroc une série de mensonges au fil des ans.
En prévision de la plainte pour génocide, le 9 avril 2015, le juge d’instruction Pablo Ruz au tribunal suprême de Madrid émet des mandats d’arrêt contre sept fonctionnaires marocains de haut rang quatre autres impliqués.
En juin 2015, en se référent à l’article 96 du protocole additionnel I, le Front Polisario adhère aux conventions de Genève et à leurs protocoles additionnels. Cela est possible parce que l’autre partie en conflit, le Maroc, y a elle-même adhéré en 2011. En tant qu'autorité représentant le peuple sahraoui, le Polisario obtient ainsi les mêmes droits et obligations que le Maroc. En conséquence, le droit international humanitaire s’applique au Sahara Occidental et les entreprises doivent le respecter. L’exploitation des ressources naturelles du territoire est donc conditionnée à l’aval du Polisario.
En novembre 2012, le Front a présenté son recours contre l'accord agricole Union européenne-Maroc, dont le champ d’application n’exclut pas explicitement le Sahara Occidental.
L'action est dirigée vers le Conseil de l'Union européenne en tant que signataire de l'accord, et dans une deuxième phase également contre la Commission européenne qui a choisi d'intervenir dans la procédure. La Cour de Justice européenne a évalué l’accord sur cette question le 16 juin 2015 et n’a encore rien publié. En juin 2014, un autre recours est présenté par le Polisario pour l’annulation de l'accord de pêche UE-Maroc (publié au JO de l’UE le 16 juin 2014).
L’ASVDH, (Association sahraouie des victimes de violations graves des droits de l’homme commises par l’État marocain) a reçu le 24 août 2015 son « reçu final d'enregistrement » par le Maroc. L'association a été créée en 2005, il a donc fallu 10 ans de demandes et procédures juridiques multiples pour que le Maroc applique son propre droit. Paradoxalement, l’association est connue et reconnue dans le monde entier comme organisation de référence, et ce depuis peu après sa création.

Ressources naturelles : le pillage continue sans que les Sahraouis soient jamais consultés
Rappel du droit international sur cette question précise. Hans Corell, alors secrétaire général adjoint aux affaires juridiques et conseiller juridique, a émis en 2002 à la demande du président du Conseil de sécurité un avis sur les activités pétrolières au SO. Si des activités économiques, conclut-il, « devaient être entreprises au mépris des intérêts et de la volonté du peuple du Sahara occidental, elles contreviendraient aux principes de droit international applicables aux activités touchant aux ressources minérales des territoires non autonomes ». H. Corell a depuis lors régulièrement précisé et élargi la portée de son texte à l’ensemble des ressources naturelles du SO. Il faut donc qu’il y ait consultation et accord du peuple pour toute activité concernant les ressources naturelles, et il faut aussi, et c’est indissociable, que ce soit à son bénéfice.
Or le pillage par des compagnies étrangères et au bénéfice du Maroc se poursuit sans que les Sahraouis soient jamais consultés.
Ainsi, L’Américain Kosmos Energy a commencé à forer en mer, au large de Boujdour en décembre 2014. La plateforme pétrolière d’exploitation coûte 600 000 dollars par jour. La première découverte en mars est non significative. L’entreprise a ensuite déplacé la plateforme et continué à forer.
La compagnie San Leon (Irlande-Grande-Bretagne) veut creuser la terre, à quelques kilomètres d’El Aaiun avec l’entreprise française Entrepose Drilling, du groupe Vinci. Les vives protestations des habitants, du front Polisario auprès de l’ONU et d’organisations de la société civile sont restées sans réponse et sans effet.
L'autorisation de reconnaissance sur le bloc Anzarane Offshore, au Sud, sur plus de 100 000 km2, attribué à Total par le Maroc a été prorogée jusqu'en décembre 2015.
Les compagnies franco-marocaines, Idyl et Azura, produisent des fruits et légumes dans la région de Dakhla. Ces produits entrent en Europe sous couvert de l’accord européen, de façon déloyale et illégale. La Confédération paysanne a saisi le tribunal de commerce de Tarascon à l’encontre de la compagnie Idyl. La procédure est en cours.
Alors que l’eau est un problème crucial dans ce pays quasi désertique, sa gestion à usage domestique en territoire occupé est particulièrement hasardeuse et corrompue. Une information de l’Équipe Média, un groupe de journalistes sahraouis des territoires occupés en donne les détails. (apsoinfo.blogspot.com)

Discriminations quotidiennes et problèmes sociaux
En territoire occupé, ce sont des discriminations quotidiennes et violentes contre les Sahraouis s’ils affirment leur identité et revendiquent le respect du droit international. Dans les rues, dans les commissariats, dans les prisons…
Ce sont aussi des expulsions, quasi systématiques ces dernières années, de toutes les délégations étrangères, qui connaissent le droit international, et cherchent à s’informer auprès des Sahraouis.
Dans les campements de réfugiés, ce sont des fréquentes alertes sanitaires des ONG internationales. Malnutrition aigüe (7,6 % des femmes et des enfants), anémie (60 % des femmes, 25 à 30 % des enfants en déficit de croissance). C’est aussi avec l’usure du temps, l’impatience croissante des jeunes, attirés par la reprise des armes, et par la contrebande. Ces dernières années est apparue une petite délinquance qui marque les esprits mais aussi indique la gravité de la situation sociale.

Les Sahraouis aux Jeux africains
Le coup d’éclat de la participation de l’équipe nationale sahraouie de football à la coupe du monde non FIFA (N.F.-Board) au Kurdistan en 2012 n’a pas été renouvelé faute de compétition de ce niveau. Néanmoins cette année, dans le même cadre, l’équipe de la FA sahraouie a rencontré fin juillet, à Lille, l’équipe de la FA Espéranto, à l’occasion du 100e congrès d’espéranto.
Le score final a été de 4/0 en faveur des Sahraouis. L’arbitre a décidé d’arrêter le match à la mi-temps après que les deux équipes eurent constaté que leurs vestiaires avaient été dévalisés et beaucoup de leurs affaires de valeur et papiers volés.
Cette année, pour la première fois de son histoire, le Sahara Occidental aurait pu participer aux Jeux africains, organisés par le conseil du sport de l’Union africaine. Cette édition 2015 a eu lieu à Brazzaville, au Congo, du 4 au 19 septembre. Une petite délégation de sportifs sahraouis a fait le déplacement pour constater que le comité de pilotage congolais ne permettait ni leur représentation ni leur participation, invoquant un défaut de présence dans les fédérations internationales. La déception a été grande pour les sportifs, le peuple et les amis. Le journal Le Monde l’a souligné dans un article intitulé « Jeux africains, le coureur révolté du peuple sahraoui ».

Une question clivante pour les progressistes marocains
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la question sahraouie divise radicalement les progressistes marocains en deux camps, tant le royaume féodal en a fait la question de sa survie.
Trois partis qui se revendiquent de la gauche ont fondé la Fédération de la gauche démocratique. Composée du parti socialiste unifié, du parti de l’avant-garde démocratique et socialiste et du congrès Ittihadi, elle a décidé de fonder l’union sur trois principes : la monarchie constitutionnelle, la participation aux élections, la marocanité du Sahara. Par conséquent, ils excluent de fait un autre parti de gauche, la Voie Démocratique.
La Voie Démocratique est le seul parti marocain légal à avoir une ligne claire et constante sur le Sahara Occidental depuis sa création. Les points forts sont l’autodétermination du peuple sahraoui, la laïcité, le changement constitutionnel fondé sur la souveraineté populaire. Puisqu’il s’agissait d’être démocrate, pourquoi faire deux poids deux mesures sur la question du Sahara Occidental quand le droit international ne montre pas d’ambiguïté ? Historiquement, il y a eu une forte émulation idéologique entre les créateurs du Front Polisario et de la Voie Démocratique, alors mouvement clandestin Ila Al Amame. Les militants ont alors payé le prix fort pour cette position, 139 condamnations en 1977, en grande majorité des responsables du groupe de la gauche radicale.
En ce qui concerne la défense des droits de l’homme, l’Amdh (association marocaine des droits humains) partage le principe de l’autodétermination des peuples avec la Voie Démocratique. Elle a une vision cohérente sur les droits humains, et dénonce donc les violations sur les Marocains et Sahraouis.
L’Asdhom (Association de défense des droits de l’homme au Maroc), basée à Paris, dénonce les violences qui ont lieu au Sahara Occidental et mène une campagne de parrainage des prisonniers politiques du Maroc, qui compte des Sahraouis.
Le journaliste Ali Lmrabet, rédacteur des hebdomadaire et magazine Demain, de Doumane, du site web satirique Demain Online, après avoir été condamné et fait 3 ans la prison pour avoir traduit un article espagnol sur le budget royal, accompagné de caricatures, a, en 2005, été condamné à 10 ans d’interdiction d’exercer au Maroc, après un voyage dans les campements de réfugiés sahraouis. Il avait affirmé que les Sahraouis y étaient « réfugiés » et non « séquestrés », comme l’affirme la thèse officielle.
Les 10 ans écoulés, il subit actuellement des tracas administratifs à n’en plus finir, l’empêchant d’exercer son métier, de voyager, d’agir(1)
Parmi les opposants au système monarchique, le mouvement du 20 février, né en 2011 dans la mouvance des révoltes populaires contre les régimes totalitaires d’Afrique du Nord, n’a pas formulé de position officielle sur la problématique du Sahara Occidental.
De même, d’autres groupes comme celui de Mustapha Adib – ancien capitaine de l’armée de l’air et ancien prisonnier politique condamné pour sa dénonciation de la corruption dans l’armée – (Alliance contre la dictature au Maroc) concentre son combat sur les biens royaux mal acquis, notamment le château de Betz en France. La fortune du roi doit beaucoup aux ressources volées aux Sahraouis. Le groupe n’a pas de position officielle sur le Sahara Occidental mais dénonce régulièrement la répression violente des manifestions pacifiques en territoires occupés.
Actuellement, la position de la Voie Démocratique sur la participation aux élections est le boycott, tant que le parti ne peut pas s’exprimer librement et expliquer son programme. Selon le communiqué de presse du 2 septembre, 83 militants avaient déjà été convoqués ou arrêtés, violentés, placés et gardés abusivement en garde-à-vue, leurs tracts et journaux confisqués et supprimés. Les soutiens français et internationaux dénoncent ces pratiques totalitaires.

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Pour approfondir la question, plusieurs pistes
Cette année, et c’est nouveau, France inter, France Culture, Canal +, France 4, les Suisses de RTS ont réalisé des reportages sur le Sahara Occidental et sa problématique humaine ou sur ses ressources(2).
Certaines infos publiées par des journalistes des territoires occupés lorsqu’elles sont traduites, sont reprises notamment sur le blog apsoinfo.
L’ouvrage collectif Lutter au Sahara, du colonialisme vers l’indépendance au Sahara Occidental a été édité par l’association des Amis du peuple du Sahara Occidental en avril 2015, avec les encouragements de Noam Chomsky. Les auteurs(3) des 15 articles sont des témoins ou spécialistes directs, qui proposent leur récit ou analyse. C’est un ouvrage de référence, complémentaire du film documentaire réalisé et produit par la même association en 2011, l’Autre Côté du mur.

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Qui sont les Sahraouis ?
Les Sahraouis sont traditionnellement nomades. Ils étaient guerriers, chasseurs, marabouts, commerçants, artisans, éleveurs et forgerons.
Avant la colonisation et jusqu’en 1975, ils étaient organisés en qabilas (« tribu »), et confédérations de qabilas qui se partageaient le territoire. Chacune interagissait avec les autres, et partageait les valeurs d’hospitalité et de liberté que la sédentarisation forcée durant la période coloniale et l’exil n’ont pas dissoutes.
Le 12 octobre 1975 à Ain Bentili, les Sahraouis déclarent l’unité nationale. Il n’y a plus de qabilas, il y a le peuple sahraoui. Le 12 octobre est un jour de fête nationale depuis lors.
L’esclavage, qui existe en Mauritanie – héritage ancestral pour certaines familles –, a été interdit par les Sahraouis. Cela n’aurait aucune cohérence avec le projet d’indépendance nationale.
On peut néanmoins faire remarquer que les conditions d’exil dans les campements sont telles que chacun travaille pour l’intérêt commun sans recevoir de salaire, mais seulement sa pitance et un toit. Si la liberté fait la différence d’avec le statut d’esclave, sa violation par l’absence de respect du droit international y ramène peut-être dans les faits. Les Sahraouis esclaves du droit ?

Dossier APSO (Amis du Peuple du Sahara Occidental), association et réseau français de solidarité. 13 octobre 2014

1. Voir le dossier sur demainonline.com
2. Liens sur apsoinfo
3. Il s’agit de Denis Véricel, Edouardo Galeano, Francesco Bastagli, Anna Theofilopoulou, Oliver Quarante, Bill Fletcher Jr, Jacob Mundy, Vincent Chapaux, Ayad Ahram, Juan Soroeta, Jeffrey Smith, Erik Hagen, Alice Wilson, Tara Deubel, Sebastien Boulay, Mohamed Mouloud Mohamed Fadel